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L’étude ERSPC montre une réduction significative du risque relatif de décès par cancer de la prostate de 20% dans la population des hommes âgés de 55 à 69 ans. Plus généralement dans tout le groupe des hommes âgés de 50 à 74 ans, la réduction du risque relatif a été de 27%, et une réduction encore plus importante est attendue avec des durées de suivi plus importantes.

L’étude ERSPC a été initiée en 1993, à la suite d’études préliminaires débutées dès 1991 dans 7 pays européens. 182 000 hommes âgés de 50 à 74 ans ont été inclus dans cette étude. Ces hommes ont alors été répartis en 2 groupes, l’un avec dépistage par le dosage du PSA tous les 4 ans qui a inclus 72890 hommes, alors que dans le deuxième bras aucun dépistage n’était réalisé.

Une tranche d’âge de 55 à 69 ans comprenant 162 387 hommes a été plus particulièrement individualisée lors de la mise en place de l’étude.

Les biopsies prostatiques ont détecté 5990 cancers de la prostate dans le groupe dépisté contre 4307 dans le groupe contrôle, indiquant avec un recul de 8,8 ans une incidence du cancer de la prostate de 8,2% dans le groupe des sujets dépistés contre 4,8% dans le groupe contrôle.Il a été noté 214 décès par cancer de la prostate dans le groupe dépistage contre 326 dans le groupe contrôle. Le dépistage a permis d’éviter 7 décès sur 10 000 hommes.

Les résultats ont été homogènes dans tous les centres qui ont participé à cette étude.

Le taux de sur-diagnostic de cancer prostatique (défini comme correspondant aux diagnostics portés chez des hommes qui n’auraient jamais eu de symptômes cliniques du cancer pendant toute la durée de leur vie) a été estimé à 50% dans le groupe des hommes dépistés.

On peut conclure d’après les résultats de cette étude, qu’on est en mesure de conseiller les hommes qui demandent un dépistage individuel du cancer de la prostate de la façon suivante :

  • S’ils sont atteint par le cancer de la prostate, le dépistage précoce diminue le risque de mourir de ce cancer d’au moins 27% ;
  • Il existe un risque de porter un diagnostic et de traiter une maladie qui ne serait jamais devenue symptomatique ;
  • Si un cancer « insignifiant » est diagnostiqué, ce qui est identifiable dans environs 50% des cas, un traitement radical peut être évité par une surveillance active.