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Avec en France 71 000 cas et 9 000 décès par an, le cancer de la prostate est chez les hommes le plus fréquent et le plus mortel après celui du poumon. Les possibilités de guérison sont d’autant plus importantes qu’il est détecté et soigné précocement. Les méthodes de détection doivent donc être efficaces mais également minimiser les surdiagnostics et les surtraitements. Dans ce domaine, de simples tests sanguins utilisant l’indice combiné « PHI » ont, depuis quelques années, permis de faire des grands progrès par rapport à ceux anciennement basés sur le seul taux du PSA total. 

 

 

Faible efficacité du taux de PSA total isolé

Le PSA (antigène prostatique spécifique) est une protéine (ou plus exactement une protéase à sérine) présente dans le plasma sanguin. Elle est exclusivement sécrétée par les cellules prostatiques et liquéfie le sperme, permettant ainsi le déplacement des spermatozoïdes.

La détection précoce du cancer de la prostate reposait sur la mesure de son taux par simple prise de sang ainsi que sur le toucher rectal. Des taux élevés conduisaient à la réalisation de biopsies afin de prélever et d’analyser les tissus de la prostate. Cependant, les biopsies, couteuses, invasives et susceptibles d’entraîner des effets secondaires, ne doivent être prescrites que de manière ciblée.

Or, leur prescription pour des taux élevés de PSA, entre 4 et 10ng/ml, s’avérait inutile dans 50 près de la moitié des cas. En effet, le PSA reste, à ces niveaux de taux, inconstament corrélé avec l’existence d’un cancer.

A l’inverse, des taux faibles de PSA (entre 0 et 4 ng/ml) n’excluent pas la présence d’un cancer.

 

Définition de l’indice PHI

Or, depuis quelques années, un autre indicateur obtenu également par une simple prise de sang, l’indice PHI (Prostate Health Index, mis au point par la société Beckman-Coulter), s’est substitué à lui.

La combinaison de l’ancienne mesure du PSA total avec celle de la concentration de deux de ses dérivés* permet d’apporter de précieuses informations complémentaires :

– Le *PSA libre est la fraction du PSA total non liée à des protéines et représente, en temps normal, environ 30% de ce dernier. Le rapport du PSA libre au PSA total diminue en cas de cancer, et des valeurs inférieures à 15% semblent représenter de bons indicateurs de la maladie, surtout si le rapport est très bas aux alentours de 5%.

– Le *pro-PSA ou p2PSA est un des 4 précurseurs de ce PSA libre, quasi exclusivement exprimée par les cellules de cancer de la prostate et parfois signe de tumeur agressive. Des taux élevés sont également bien corrélés à des probabilités de cancer.

 

Les résultats de ces 3 tests sanguins (PSA total, PSA libre, pro-PSA) sont alors combinés pour calculer cet indice PHI selon la formule :

Formule

Supériorité de l’indice PHI par rapport au PSA

L’intégration dans l’indice PHI du PSA libre et du pro-PSA, lui permet d’être un bien meilleur indicateur pour la détection précoce du cancer de la prostate que le PSA pris isolément : sa valeur, qu’elle soit faible ou élevée, est mieux corrélée au risque de cancer, avec, de plus, une meilleure sensibilité et spécificité (3 fois supérieure à celle du PSA) que les autres indicateurs actuels.

Un indice inférieur à 20 indique une probabilité moyenne de cancer de près de 10%, entre 20 et 40 de 20%, et une valeur supérieure à 40 indique un risque de cancer de près de 45%. (Ces mesures sont données avec 95% de spécificité.). Il semble également efficace pour détecter à un stade précoce des cancers potentiellement agressifs.

Selon l’Association Française des Urologues (AFU) : « l’indice PHI apparaît comme le meilleur élément prédictif du cancer de prostate pour un PSA compris entre 1,6 et 8ng/ml, et permet de réduire de manière significative les indications de biopsies ».

 

Avantages liés à l’utilisation de l’indice PHI

L’indice PHI permet ainsi aux urologues de

– ne pas prescrire de biopsies à près de 30% des patients chez lesquels elles auraient été inutiles

– de suivre de façon assez fiable des patients en « surveillance active »

– de détecter dans certains cas un risque de cancer chez des patients à toucher rectal normal

– de disposer d’un indicateur du risque du degré d’agressivité du cancer.

Il contribue donc à diminuer le nombre de biopsies inutiles, à découvrir et à soigner précocement des formes agressives et à favoriser la surveillance active par sa mesure régulière.

 

Quelques éléments bibliographiques

Faible efficacité de l’indice PSA isolé

http://www.oncolr.org/upload/Espace_patients/Referentiels_regionaux/RPC_CCAFU_KP_2013.pdf

Définition du p2PSA

http://urofrance.org/science-et-recherche/base-bibliographique/article/html/les-formes-moleculaires-du-psa.html

Définition de l’indice PHI

http://phi2propsa.over-blog.com/article-phi-un-nouveau-test-de-detection-des-cancers-de-la-prostate-85427434.html

http://urofrance.org/nc/science-et-recherche/base-bibliographique/article/html/place-du-2-propsa-comme-outil-diagnostique-du-cancer-de-la-prostate.html

Supériorité de l’indice PHI par rapport au PSA

http://urofrance.org/nc/science-et-recherche/base-bibliographique/article/html/place-du-2propsa-et-de-lindex-phi-dans-la-detection-precoce-du-cancer-de-prostate-evaluati.html

www.amub.be/revue-medicale-bruxelles/download/934

Avantages liés à l’utilisation de l’indice PHI

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