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Certains cancers de la vessie sont parfois diagnostiqués à des stades précoces.

Diagnostiquer un cancer de la vessie tôt améliore les chances de guérison et de succès du traitement.

 

Le dépistage du cancer de la vessie

Le dépistage est l’utilisation de tests ou d’examens pour rechercher une maladie particulière chez des personnes qui n’ont pas de symptôme évoquant la présence de cette maladie.

Actuellement, aucune société savante ne recommande sur la population générale le dépistage systématique, en pratique de routine, du cancer de la vessie car aucun test de dépistage n’a montré un bénéfice  pour diminuer le risque de décès par le cancer de la vessie, chez des personnes qui n’ont pas de facteur de risque particulier de contracter cette maladie.
Beaucoup de médecins recommandent par contre ces tests pour le dépistage du cancer de la vessie chez des populations à haut risque comme :

  • Les patients qui ont eu un cancer de la vessie auparavant ;
  • Des patients qui ont des anomalies congénitales au niveau de la vessie ;
  • Des personnes qui sont exposées à des toxiques chimiques carcinogènes sur leur lieu de travail.

Les tests utiles pour rechercher un cancer de la vessie

Les tests de dépistage du cancer de la vessie recherchent un certain nombre de substances ou la présence de cellules cancéreuses dans les urines.

1) La bandelette urinaire.

La présence de sang dans les urines peut traduire l’existence d’un cancer de la vessie.

Quand le saignement est modéré et le nombre d’hématies insuffisant pour colorer les urines, il s’agit d’une hématurie microscopique.

La recherche d’une hématurie microscopique sur des urines claires peut être effectuée par un test très simple.

A l’aide d’une bandelette, le praticien va rechercher la présence de sang ou d’autre substance dans un échantillon d’urines.
Ce test ne nécessite pas un passage en laboratoire et il est pratiqué au cabinet du médecin.

La bandelette urinaire

La présence de sang dans l’urine est souvent en relation avec des pathologies bénignes, non cancéreuses, par exemple des cystites banales. Cependant, cela peut également être le premier signe de la présence d’un cancer de la vessie.
L’analyse est utile pour rechercher de petites quantités de sang dans la vessie car lorsque le saignement devient important, les urines sanglantes sont colorées en rouge. L’analyse d’urine peut aider à mettre en évidence précocement un cancer de la vessie, mais elle n’est pas considérée comme un test de dépistage en pratique routinière.

     2) La cytologie urinaire.

Un cytopathologiste va examiner au microscope un échantillon d’urine pour rechercher la présence des cellules cancéreuses.

En effet, il existe dans l’urine des cellules vésicales desquamées.
C’est la présence d’atypies cellulaire qui peut donner l’alerte.
La cytologie urinaire permet le diagnostic d’un certain nombre de cancers, mais elle n’est pas suffisamment fiable, surtout lorsqu’elle est négative pour être un véritable test de dépistage de masse.

3) Les marqueurs tumoraux urinaires.

Un certain nombre de nouveaux tests recherchent dans l’urine des substances chimiques qui peuvent indiquer la présence d’un cancer de vessie.

Il s’agit notamment de:

1) Urovysion : ce test recherche des changements chromosomiques qui sont souvent présents dans les cellules vésicales cancéreuses ;
2) BTA tests : ces tests recherchent une substance appelée bladder tumor associated antigen (BTA) dans l’urine ;
3) Immunocyt : ce test recherche dans les cellules desquamées dans les urines la présence de substances comme la mucine ou l’antigène carcino-embryonnaire, qui sont souvent retrouvées dans les cellules vésicales cancéreuses ;
4) NMP22 Bladder Check : ce test recherche dans l’urine la présence d’une protéine NMP22 qui est souvent retrouvée à des concentrations élevées chez les personnes qui ont un cancer de la vessie.

ImmunoCyt & Brightfield

Ces tests peuvent permettent de diagnostiquer certains cancers de la vessie précocement, mais ils peuvent également méconnaître d’autres cancers.

Enfin, il y a également des faux positifs chez lesquels le test montre des résultats anormaux alors que ces personnes n’ont pas de cancer.

Actuellement, ce type de test est surtout utilisé pour rechercher un cancer de la vessie chez les personnes qui ont déjà des signes ou des symptômes évocateurs d’un cancer ou chez des patients qui ont déjà été traités pour un cancer de la vessie pour rechercher s’il n’y a pas une récidive de ce cancer.

De nouvelles études scientifiques sont nécessaires avant de pouvoir utiliser comme test de dépistage en pratique routinière ces nouveaux tests ainsi que d’autres qui sont actuellement à l’étude.

Prêter attention aux possibles symptômes évocateurs de la présence d’un cancer de la vessie.

Dans la mesure où aucun test de dépistage n’est conseillé pour les personnes qui ne présentent pas de facteur de risque particulier de développer un cancer de la vessie, un certain nombre de ces tumeurs peuvent être diagnostiquées précocement si on prête attention à un certain nombre de signes ou de symptômes, notamment à l’hématurie macroscopique où la présence de sang colore l’urine.

La plupart du temps, ces signes ou symptômes traduisent des pathologies bénignes, mais il est important d’avoir à l’esprit qu’ils peuvent également correspondre à un cancer de la vessie et consulter rapidement pour permettre un diagnostic et un traitement précoces.

Plus un cancer de la vessie est diagnostiqué précocement, meilleures sont les chances de succès du traitement.

Références

1) Kevin C. Halling, MD, PhD and Benjamin R. Kipp. Bladder Cancer Detection Using FISH (UroVysion Assay), Adv Anat Pathol. Volume 15, Number 5, September 2008

2) Interet de l’immunocyt tm dans le diagnostic des tumeurs de vessie : étude française multi-centrique

INTERET DE L’IMMUNOCYT TM DANS LE DIAGNOSTIC DES TUMEURS DE VESSIE : ETUDE FRANCAISE MULTI-CENTRIQUE