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Le cancer du rein est, par ordre de fréquence, situé au troisième rang des cancers urologiques mais demeure le premier en termes de mortalité spécifique, avec 40 % de décès. On estime que 10 à 40 % des patients diagnostiqués avec un cancer du rein le sont avec une forme métastatique demblée. Malgré un traitement initial curatif, 10 à 30 % deviendront métastatiques de surcroît, après un délai moyen dapparition des métastases de 36 mois. Ces formes métastatiques ont un mauvais pronostic compte tenu de la résistance élevée aux chimiothérapies conventionnelles et à la radiothérapie. Pendant de nombreuses années, la prise en charge du cancer du rein métastatique a reposé sur la néphrectomie et limmunothérapie adjuvante (interleukine 2, interféron alpha), souvent toxique et defficacité limitée en termes de survie.

Les progrès récents de la biologie moléculaire ont permis lavènement des thérapies ciblées.Le développement des ces traitements agissant sur les mécanismes de langiogénèse a révolutionné la prise en charge du cancer du rein métastatique

 

On observe dans le cancer sporadique du rein à cellules claires une surexpression du VEGF (vascular endothelial growth factor) et du PDGF (platelet derived growth factor).

Ces deux éléments favorisent la néoangiogénèse qui est corrélée au développement du cancer du rein.

Les thérapies ciblées (contre le VEGF)  dont la prescription est approuvée aux USA et en Europe pour le traitement des cancers du rein métastatiques appartiennent à plusieurs classes différentes de médicaments.

 

Les anti-angiogéniques inhibiteurs du VEGF

1) Les inhibiteurs des tyrosines kinases

Ils agissent comme inhibiteurs de l’activité tyrosine kinase du récepteur du VEGF. 

Les inhibiteurs de tyrosines kinases (TKIs), en bloquant le récepteur, bloquent son fonctionnement empêchant ainsi la vascularisation de la tumeur.

Les traitements sont délivrés sous forme de comprimés par voie orale.

Les molécules les plus utilisées sont :

  • Sorafenib (Nexavar®)
  • Sunitinib (Sutent®)
  • Pazopanib (Votrient®)
  • Axitinib (Inlyta®)

Des effets secondaires peuvent être observés notamment  des diarrhées, une hypertension artérielle, une asthénie, un syndrome dermatologique mains-pieds, des nausées et des vomissements.

2) Les anticorps mono-clonaux humanisés anti VEGF

Il s’agit de Bevacizumab (Avastin®) habituellement prescrit par voie parentérale en association avec l’interferon alpha.

3) Les inhibiteurs de m-TOR

Ce sont des inhibiteur ciblés de l’activité sérine/thréonine kinase de la protéine mTOR.

La protéine mTOR (mammalian Target Of Rapamycin) est une enzyme de la famille des sérine/thréonine kinases qui régule, entre autres, la prolifération et la croissance cellulaires. Les inhibiteurs de cette protéine sont des analogues de la rapamycine, molécule immunosuppressive utilisée pour prévenir le rejet de greffe. En inhibant l’activité de la protéine mTOR, ils empêchent la division des cellules cancéreuses, ralentissant ainsi la croissance et la propagation du cancer.

Il s’agit de Temsirolimus ( Torisel®), administré par voie intra veineuse,  et Everolimus (Afinitor®) administré par voie orale.

Recommandations actuelles

Les recommandations actuelles sont :

  1. Les thérapies systémiques du cançer du rein a cellules claires sont basées sur les thérapies ciblées . Les chimiothérapies avec les agents cytolytiques sont inefficaces car les cellules du cançer du rein a cellules claires développent une P- glycoprotéine qui induit une résistance à ces traitements.
  2. Les thérapies ciblées de première ligne du cancer du rein métastatique font surtout appel au Sunitinib et au Pazopanib.
  3. Bevazucinab en association avec l’interféron Alpha est un traitement de première ligne du cançer du rein métastatique de risque pronostique favorable ou intermédiaire.
  4. Temsirolimus est un traitement de première ligne du cançer du rein métastatique de risque pronostique défavorable.
  5. Les traitements de seconde ligne font appel à Exerolimus, Axitinib, mais également à Sorafenib et Pazopanib.
  6. Il est recommandé de prescrire les thérapies ciblées sous forme de traitements séquentiels.
  7. Aucune association de ces traitement ne s’est révélée supérieure aux monothérapies.
  8. Toutes ces thérapies ciblées peuvent également être utilisées dans les autres types de cançer du rein que le carcinome à cellules claires.
  9. L’interferon Alpha en monothérapie ou l’interleukine 2 à fortes doses ne sont pas recommandés en première ligne des traitements systémiques du cancer du rein métastatique.

 

Perspectives d’avenir

Le développement des antiangiogéniques a scellé un tournant dans la prise en charge des patients présentant un cancer du rein métastatique. Après des décennies confrontées aux limites de l’immunothérapie, cinq molécules antiangiogéniques ciblant trois effecteurs de l’angiogénèse tumorale sont actuellement disponibles et d’autres sont en développement.

Ces traitements ont transformé l’histoire naturelle du cancer du rein métastatique, permettant une augmentation de la survie sans récidive.

 

Références bibliographiques

http://uroweb.org/wp-content/uploads/10-Renal-Cell-Carcinoma_LR.pdf

http://urofrance.org/science-et-recherche/base-bibliographique/article/html/cancer-du-rein-et-therapies-ciblees-controverses-sur-les-prises-en-charge-therapeutiques.html

http://www.artur-rein.org/therapeutiques_ciblees