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Des chercheurs se sont penchés sur l’intérêt, dans le cadre d’un cancer de la prostate, de la surveillance active, consistant à faire des prises de sang tous les six mois au patient et au moins une biopsie dans l’année suivant le diagnostic pour restadification.

Les traitements proposées en cas de cancer de la prostate à faible risque dans la classification de D’AMICO (PSA< 10 ng/ml, score de Gleason 6 ou inférieur, pas plus de deux biopsies de la prostate infiltrées sur moins de 3 mm. chacune) vont de l’ablation de la prostate à la simple surveillance active en passant par la radiothérapie.

Or, selon une étude scientifique qui vient d’être présentée à l’occasion du Congrès 2017 de l’European Association of Urology (EAU), les patients sous surveillance active auraient un taux de survie sans métastase et une mortalité due au cancer de prostate identique à celle des autres groupes après 15 ans de suivi. Les médecins de l’Erasmus University Medical Center de Rotterdam aux Pays Bas ont analysé les données de l’étude European Randomised Screening for Prostate Cancer (ERSPC) de Rotterdam des années 1993 à 2003. Ils ont comparé les taux de survie des 900 cas de cancer de la prostate à faible risque en fonction du traitement prescrit. Au cours de cette période, 25% des patients ont été traités par surveillance active (SA), 35% par radiothérapie (RT) et 40% d’entre eux ont été opérés par prostatectomie (PT).

Entre ces groupes, les chercheurs n’ont découvert aucune différence significative en termes de survie sans métastase (96,9%, 96,6% et 97,9% pour les patients SA, RT et PT, respectivement), ni en termes de mortalité liée au cancer de la prostate après 15 ans de suivi. La surveillance active qui consiste à doser le PSA tous les six mois, avec au moins une biopsie destadification dans l’année suivant le diagnostic, n’est pas une abstention thérapeutique mais un réel traitement curatif de la maladie organisant une surveillance de l’évolution du cancer et permettant d’éviter les traitements actif tant qu’ils sont inutiles. Car ces derniers apportent aux patients leur lot d’effets indésirables notamment sexuels et urinaires.