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Malgré des symptômes qui pourraient évoquer la présence d’un cancer de la prostate, une proportion importante de patients ne consulte pas.

L’apparition de signes d’alerte d’un cancer de la prostate doit inciter à s’adresser rapidement à un médecin urologue : plus le diagnostic est précoce, plus les chances de réussite du traitement sont élevées. Pourtant, beaucoup ne font pas la démarche, entrent dans le déni, attendent, relativisent… Une équipe britannique (University College London) s’est intéressée à ce phénomène.

L’étude a porté sur quelque 1.700 personnes âgées de 50 ans et plus. Une liste d’une vingtaine de symptômes pouvant évoquer le cancer leur a été soumise, parmi lesquels une toux persistante, des troubles intestinaux chroniques, des problèmes urinaires, des douleurs inexpliquées, des difficultés à déglutir, un grain de beauté suspect, une perte de poids soudaine… Evidemment, ces soucis peuvent avoir une toute autre cause que cancéreuse, mais néanmoins, il n’est pas exclu qu’il s’agisse d’un cancer. Il s’agit de vérifier, donc.

L’importance de la famille et des amis

Il apparaît qu’un répondant sur deux a ressenti au moins l’un de ces symptômes pendant les trois derniers mois. Or, la moitié d’entre eux n’en ont pas parlé à un médecin.

Pourquoi ? Diverses raisons sont avancées : ces personnes ont considéré que ces signes ne présentaient pas de caractère de gravité, ce n’était pas la première fois qu’ils apparaissaient, ils étaient indolores, les patients ne voulaient pas déranger le médecin « pour rien », les symptômes se sont atténués (ou ont disparu) d’eux-mêmes, les personnes étaient réticentes à se lancer dans le parcours de soins (généraliste, spécialiste, hôpital, consultations, analyses, examens…), et il y a aussi la crainte que le cancer soit confirmé ; autrement dit, on préfère ne pas savoir, et en tout cas pas tout de suite.

Parmi les patients qui ont consulté, la motivation renvoie aux conseils de la famille et des amis, à l’impact des campagnes de sensibilisation, aux symptômes qui durent et qui inquiètent, et à la peur de souffrir d’un cancer et à la nécessité de se faire soigner dès que possible.

Les auteurs de ces recherches avancent une recommandation majeure : il ne faut jamais hésiter à contacter son médecin si un symptôme suspect et persistant se manifeste. Attendre ne fait que retarder l’échéance et réduit les chances de succès du traitement. Cette nécessité de demander un avis médical peut paraître évidente, mais les résultats de cette enquête montrent que dans la vie de tous les jours, cela ne va pas de soi.

Source: British Journal of General Pratice (http://bjgp.org)