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Il n’est pas nécessaire en cœlioscopie, à l’inverse d’autres techniques chirurgicales, de placer le patient sur la table opératoire dans une position lui imposant des contraintes importantes pour sa colonne vertébrale et qui risquent de lui occasionner en post-opératoire des douleurs de type sciatique

Quelle est la durée de la réalisation de la prostatectomie radicale par cœlioscopie ?

La réalisation de cette chirurgie nécessite en moyenne 3 heures d’intervention, en fonction des difficultés rencontrées et de la nécessité éventuelle de pratiquer un curage ganglionnaire.
Sa réalisation par un chirurgien entrainé à la pratique de la cœlioscopie n’est pas plus longue que celle de la prostatectomie radicale classique, à ciel ouvert.

Par contre les suites post-opératoires sont plus confortables avec l’approche cœlioscopique et la quantité des médicaments antalgiques qu’il est nécessaire d’administrer pour lutter contre la douleur post-opératoire immédiate est significativement réduite.

Après l’intervention, le patient se réveille rapidement en étant surveillé dans une unité de surveillance post-interventionelle située dans le bloc opératoire.
Il regagne ensuite sa chambre.

La sonde urinaire, qui draine les urines vésicales et qui est mise en place par le chirurgien à la fin de l’intervention pour permettre la cicatrisation de la suture entre la vessie et l’urètre (anastomose vésico-urétrale), peut être retirée au 7ème jour post-opératoire en moyenne.
Dans notre pratique, la sonde est retirée par le radiologue au cours d’une opacification qui vérifie cette cicatrisation de l’anastomose. Cet examen est pratiqué en externe car la patient sort habituellement de la clinique avec sa sonde entre le 3ème et le 5ème jour post-opératoire.

Quels sont les avantages de la prostatectomie radicale par cœlioscopie ?

Prostatectomie classique: l'incision par médiane sous-ombilicale

La prostatectomie radicale classique

La prostatectomie radicale classique pour ablation du cancer de la prostate nécessite une incision verticale sur la partie inférieure de l’abdomen, depuis l’ombilic jusqu’au pubis.

L’exposition du champs opératoire est délicate car la prostate est difficile d’accès pour le chirurgien car située dans le fond de l’excavation pelvienne, dans une zone où la chirurgie est volontiers hémorragique.

Des installations particulières sont décrites par certains chirurgiens pour faciliter l’exposition, avec hypercambrure du rachis ou des membres inférieurs sur le bassin, qui peuvent être à l’origine d’étirement nerveux

Prostatectomie par coelioscopie: les points d'introduction des trocarts

La prostatectomie par cœlioscopie

La chirurgie micro-invasive par cœlioscopie, qu’elle soit conventionelle ou robot assistée ne nécessite que 5 à 6 petites incisions de 5 à 12 millimètres de longueur pour introduire l’optique de l’endoscope et les instruments chirurgicaux.

La prostatectomie par cœlioscopie offre au chirurgien une vision magnifiée du champs opératoire (jusquà un grossissement de 30 fois) lui permettant une précision inégalée dans son geste d’ablation de la prostate.

Le saignement au cours de l’intervention est également réduit de façon significative car le système veineux à basse pression est maintenu occlus par l’hyperpression abdominale créée par le gaz, et le recours à des transfusions sanguines n’est habituellement pas nécessaire.

De plus l’opéré bénéficie:

  • d’une réduction de la durée de l’hospitalisation (il sort en moyenne au 4ème jour post-opératoire avec sa sonde urinaire qui est retirée à son domicile par un infirmier, ou dans notre pratique par le radiologue après opacification de contrôle), et d’une récupération plus rapide;
  • d’une réduction des douleurs post-opératoires rendant virtuellement inutile l’administration de drogues antalgiques;
  • d’une convalescence plus rapide;
  • d’une reprise plus rapide de ses activités habituelles et de son activité professionnelle;
  • d’une réduction de la fréquence de survenue des éventrations post-opératoires et autres complications de paroi en raison des incisions courtes.

La récupération des érections (quand les bandelettes vasculo-nerveuses ont pu être préservées) et de la continence est comparable à celle des opérations classiques «ouvertes».

Les patients sont informés préalablement à la réalisation de l’intervention de la possibilité de réaliser celle-ci par cœlioscopie, à la condition de ne pas être obligé de convertir en per-opératoire en une chirurgie classique à ciel ouvert en raison de difficultés imprévisibles rencontrées.

Cette éventualité est rare.