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Les données statistiques attribuées à la survie du cancer de la prostate sont des estimations globales qui, si elles peuvent rassurer bon nombre de patients atteints par la maladie, doivent être interprétées avec la plus grande prudence. Ces données ne permettent pas d’estimer les chances de survie d’un individu en particulier.

De nombreux éléments sont pris en compte afin d’évaluer le pronostic et l’espérance de vie des patients touchés par une tumeur prostatique.

 

Survie du cancer de la prostate en 2022 : généralités

Le cancer de la prostate est diagnostiqué chez près de 57 000 nouveaux patients chaque année en France. Il représente le cancer le plus fréquent chez l’homme et la troisième cause de décès après le cancer du poumon et le cancer du côlon.

L’incidence de cette pathologie augmente avec l’âge et présente la particularité d’évoluer lentement.

Le dépistage permet de repérer chez les plus de 50 ans la maladie à un stade encore précoce et localisé, qui présente un pronostic plutôt favorable. Face à un cancer de la prostate avancé ou métastatique, en revanche, l’espérance de vie tend à diminuer. Le taux de PSA est également à prendre en compte pour évaluer le pronostic du cancer de la prostate, ainsi que le score de Gleason (score de différenciation des cellules tumorales de prostate).

D’autres facteurs sont susceptibles d’impacter l’espérance de vie, comme les antécédents médicaux et familiaux du patient, le type de tumeur, le stade de la maladie et son grade, les caractéristiques de la tumeur, les traitements du cancer de prostate retenus ainsi que la réponse de la maladie face à ceux-ci.

schema prostate

 

Cancer de la prostate : survie selon le stade

En règle générale, le stade d’évolution de la pathologie au moment du diagnostic influence de manière significative le pronostic vital de chaque homme, tout comme le grade de la tumeur.

Lorsque la maladie est découverte à un stade localisé, les chances de guérison sont très bonnes. Du fait de la lente évolution du cancer prostatique, les traitements mis en place à un stade encore précoce donnent souvent d’excellents résultats et les possibilités thérapeutiques sont accrues.

Face à un cancer de la prostate localement avancé, métastatique, non hormono-sensible ou récidivant, en revanche, l’espérance de vie est moins favorable et la maladie peut ne pas présenter une réponse satisfaisante face aux traitements entrepris.

Lire aussi notre article sur le traitement du Zytiga et son espérance de vie

Toutefois, le stade d’évolution du cancer n’est pas le seul facteur impactant le pronostic.

Pour rappel :

  • le cancer de la prostate de stade localisé désigne une tumeur se trouvant seulement au sein de la prostate sans envahissement des tissus et organes voisins ;
  • le cancer de prostate localement avancé désigne une tumeur qui s’est propagée en dehors de la glande prostatique, sans toutefois atteindre les ganglions lymphatiques et sans métastases ;
  • le cancer de la prostate métastatique indique que la tumeur a envahi les ganglions lymphatiques éloignés ou d’autres zones du corps, loin du siège initial (comme les os, le foie, les poumons…).

 

On utilise la classification de D’Amico pour estimer le risque tumoral en associant les résultats du score de Gleason, le stade clinique et le dosage du taux de PSA. On désigne alors le stade du cancer de la prostate par un « T » pour déterminer l’agressivité de la pathologie en fonction de la vitesse de croissance, et évaluer les risques de rechute.

On dénombre donc 4 stades :

  1. Cancer de la prostate stade T1 et stade T2 : tumeur localisée
  2. Cancer de la prostate de stade T3 et stade T4 : tumeur localement avancée

 

Traitement cancer prostate

 

Cancer de prostate de stade T3 et T4 et espérance de vie

Les cancers prostatiques de stade T3 et T4 localement avancés sont des adénocarcinomes qui ont dépassé les limites de la glande prostatiques et qui peuvent s’étendre aux vésicules séminales ou à d’autres organes voisins (comme la vessie, le rectum…). Il n’y a en revanche pas de localisations secondaires à distance (métastases).

L’espérance de vie des cancers de ces stades est très bonne puisque le taux de survie à 5 ans atteint plus de 95 %.

La prise en charge thérapeutique repose habituellement sur une radiothérapie externe + hormonothérapie ou sur une chirurgie prostatique + hormonothérapie.

 

Espérance de vie du Cancer de la prostate de stade 4 (stade IV)

Le stade IV désigne les tumeurs prostatiques de stade métastatique, avec envahissement ganglionnaire à distance ou avec métastases à distance. Cela représente environ 1 cancer de la prostate sur 10, car le cancer de la prostate a peu tendance à engendrer des métastases.

L’espérance de vie du cancer de la prostate avec métastases osseuses (présentent dans 90 % des formes métastatiques) est moins bonne qu’à un stade localisé avec un taux de survie à 5 ans s’élève à environ 50 %. Puisque l’évolution de la pathologie est lente, il est toutefois possible de contrôler la maladie plus longtemps (le cancer de la prostate étant par ailleurs de plus en plus souvent considéré comme une pathologie chronique).

Grâce à ces évaluations, les spécialistes peuvent décider d’une prise en charge thérapeutique adaptée à chaque patient lors d’une réunion de concertation pluridisciplinaire (RCP).