On croit souvent à tort qu’il n’y a qu’un seul essai, scandinave, qui montre la supériorité de la prostatectomie radicale (PR) sur la surveillance active (SA) en termes de survie dans le cancer de la prostate (KP). (première assertion). On accrédite aussi l’idée que l’efficacité de la PR dépend du groupe de risque du KP, ce qui est contestable (seconde assertion).
En combinant ces différents essais, les auteurs ont pu conclure à une réduction de la mortalité globale et spécifique chez les opérés, cette dernière avec un coefficient de 0,65, en faveur de la PR, ce qui « démolit » la première assertion.
Une plus longue survie mais quelle vie…
Par ailleurs, ces résultats doivent être nuancés en ce que les patients opérés ne retirent un bénéfice vital qu’à long terme alors que les complications ou séquelles (urinaires ou sexuelles) qu’ils peuvent présenter seront immédiates après l’intervention. Aussi la balance risques/bénéfices doit-elle être jaugée et il importe de prendre l’avis du malade, précédemment bien informé, avant de statuer sur une décision.
Sources :
- JIM.fr – http://www.jim.fr/e-docs/cancer_de_la_prostate_la_prostatectomie_radicale_est_superieure_a_la_surveillance_active_en_termes_de_survie__182048/document_actu_med.phtml
- Kilpelainen TP, Järvinen P et Tikkinen KAO : Randomized trial shows a consistent benefit of radical prostatectomy on mortality outcomes
J Urol., 2019; 202: 1106-1108.
Le Dr André Philippe Davody est Chirurgien Urologue, inscrit depuis 1984 au tableau de l’Ordre des Médecins de la ville de Paris, spécialiste en chirurgie générale, en chirurgie urologique ainsi qu’en chirurgie robotique (Da Vinci). Il est également depuis 1999 expert près la Cour Administrative d’Appel de Paris.