Notez cet article

Les traitements intra-vésicaux consistent à instiller à l’aide d’une sonde vésicale le médicament actif directement dans la vessie. Le médicament est donc actif directement sur la paroi vésicale qu’il baigne, et cela par rapport à une administration par voie orale ou par voie intra-veineuse.

Le traitement est surtout actif sur le revêtement vésical avec lequel il est en contact, pour essayer de limiter les effets majeurs et indésirables qui peuvent survenir dans d’autres parties de l’organisme.

 

Quand l’utilisation des traitements intra-vésicaux est-elle indiquée ?

Les traitements par instillation intra-vésicale sont utilisés après résection trans-urétrale d’une tumeur de vessie pour des tumeurs superficielles n’ayant pas atteint le muscle vésical (stade Ta ou T1).

Le but de ces instillations est d’éviter la récidive de tumeur de vessie.

Ces instillations ne sont utiles que dans le cas des tumeurs superficielles car la solution du médicament actif n’agit que sur les couches en contact avec elle et qu’elle baigne.

Ces traitements sont donc actifs sur les tumeurs développées aux dépens de l’urothélium ou ayant éventuellement franchi la membrane basale et envahi le chorion mais en tout cas, ils ne peuvent traiter des tumeurs plus profondes, envahissant notamment le muscle.

 

Quel type de thérapie intra-vésicale ?

Il y a 2 types de thérapie intra-vésicale :

  1. L’immunothérapie
  2. La chimiothérapie

 

L’immunothérapie intra-vésicale

L’immunothérapie stimule le système immunitaire de l’organisme afin de lui permettre de combattre les cellules cancéreuses.

Les traitements par le bacille de Calmette-Guérin

Le bacille de Calmette-Guérin (BCG) est le principal traitement intra-vésical par immunothérapie pour traiter les stades précoces du cancer de la vessie.

Le BCG est une bactérie de la famille du bacille tuberculeux. Cependant, elle n’entraine pas habituellement de maladie importante.

Le BCG est introduit directement dans la vessie à l’aide d’une sonde vésicale.

Le système immunitaire de l’organisme est donc stimulé localement par le BCG, dans la vessie, et les cellules de l’immunité attaquent les cellules cancéreuses vésicales.

Le traitement est habituellement débuté avec un délai d’au moins 3 semaines après une résection trans-urétrale de tumeur de vessie.

Le schéma du traitement comporte une instillation intra-vésicale chaque semaine pendant 6 semaines.

Il n’y a plus actuellement de traitement de réactivation entrepris après la phase initiale.

Le traitement par le BCG peut entrainer certains symptômes indésirables comme une impression de grippe avec de la fièvre, des tremblements, des frissons, une fatigue.

Il peut également entrainer des brûlures au moment de la miction.

Rarement, le BCG peut essaimer dans la circulation générale en entrainant un problème infectieux sévère : une BCG-ite.

Un signe qui doit alerter est une fièvre qui ne réagit pas à l’administration d’ASPIRINE ou de PARACETAMOL.

 

La chimiothérapie intra-vésicale

Dans la chimiothérapie intra-vésicale, les drogues de chimiothérapie sont instillées directement dans la cavité vésicale à l’aide d’une sonde vésicale.

Ces drogues de chimiothérapie éliminent les cellules cancéreuses.

Il s’agit des mêmes drogues qui sont administrées par voie systémique, intra-veineuse, pour traiter des stades plus avancés de cancer de vessie.

La MITOMYCINE est la molécule utilisée habituellement pour réaliser la chimiothérapie intra-vésicale.

D’autres molécules ont été utilisées : VALRUBICINE, DOCETAXEL, THIOTEPA et GEMCITABINE.

L’intérêt d’administrer cette chimiothérapie directement dans la vessie plutôt que par voie systémique intra-veineuse est qu’ainsi ces traitements n’affectent pas les autres parties de l’organisme. L’effet est uniquement intra-vésical local. Cela évite au patient les effets indésirables des chimiothérapies.