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Le cancer de la prostate est une maladie qui suscite de nombreux débats quant au choix du traitement. Un consensus existe sur le fait que les cancers de prostate localisés à risque bas doivent être suivi  par le biais d’une surveillance simple. La stratégie adoptée dans de tels cas varie d’un praticien à un autre. Ces variations ne sont pas seulement fonction de la combativité du seul malade : un organisme américain a créé un score basé sur plusieurs facteurs (qualité, bonne utilisation des ressources, amélioration des performances), dans le but de s’assurer que les traitements proposés aux malades du cancer de la prostate sont bien adaptés à leur degré de risque. Les auteurs ont étudié les variations de l’option « surveillance » pour tous les types de cancer de prostate et l’ont corrélée avec le niveau de qualité de l’urologue.

L’étude a consisté à analyser le registre national Américain couvrant plus d’un quart de la population US. Leur étude s’est étendu de 2004 à 2009, la population ciblé étant les sujets âgés de > 66 ans diagnostiqués avec un cancer de la prostate juste après le diagnostic (donc non encore traités). Ils ont distingué lors de la 1ère année les hommes soumis à un traitement (chirurgie, physiothérapie, anti-androgènes, etc.) et ceux bénéficiant d’une surveillance active. L’urologue qui a demandé les premières biopsies de prostate a été considéré comme l’urologue dédié, divers critères supplémentaires ont été pris en compte comme le taux d’antigène spécifique de la prostate (PSA). Les cancers de la prostate ont été classifiés en 3 catégories : Risques bas (RB), risque moyen (RM) risque haut (RH).

 

Des résultats influencés par le « niveau » de l’urologue

L’étude a concerné 57 669 hommes suivis par 1 884 urologues, chacun de ces derniers ayant au moins dans sa patientèle un cancer de la prostate de chaque niveau de risque (36 % RB, 39 % RM et 25 % RH).

Tous les malades identifié en RB avaient un PSA < 10 ng/dl et un score de Gleason ≤ 6.
Il a été constaté que la décision d’appliquer une surveillance active a été surtout prise chez les hommes plus âgés, sans compagne, à plus forts revenus, et blancs en cas de RB. Par ailleurs, au fil du temps, le taux de surveillance active augmente régulièrement pour les RB (15 % de plus en 2005 et 85 % de plus en 2009 qu’en 2004).

Le choix de la surveillance active a été privilégié, chez les RB, de 5 à 71 % (moyenne 28 %). Les auteurs ont alors analysé ce choix par urologue et ont constaté que 3 % d’entre eux dépassaient significativement ce taux moyen, tandis que 2,3 % l’utilisaient très au-dessous de la moyenne. Ces variations s’atténuent beaucoup chez les malades RM et RH. On a pu, à l’échelle individuelle de chaque urologue,  démontrer une corrélation entre son niveau et sa façon d’appréhender la prise en charge des patients à RB et à RH.

 

Bibliographie

Tyson Mark D et coll. : Urologist-level correlation in the use of observation for low- and high-risk prostate cancer. JAMA Surgery 2017; 152 : 27-34.