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La question se posait de savoir si les antécédents d’acné pouvaient être considérés comme un indicateur du risque de cancer de la prostate. La réponse est négative.

Pourquoi ces soupçons sur l’acné ? D’abord, parce qu’elle intègre une composante hormonale (androgènes), comme le cancer de la prostate. Ensuite, parce que la bactérie Propionibacterium acnes (responsable de la formation des boutons rouges) est également retrouvée dans le tissu prostatique, ce qui pourrait laisser supposer qu’elle joue aussi un rôle dans le processus inflammatoire et cancéreux.

Des chercheurs néerlandais (Université de Nimègue) ont voulu en avoir le cœur net. Ils ont constitué un groupe de quelque trois mille hommes âgés de 43 à 75 ans, dont un tiers souffraient d’un cancer de la prostate, en leur demandant de remplir un questionnaire portant notamment sur leurs antécédents acnéiques (âge approximatif de début et de fin, ampleur des poussées, localisation…). Une première donnée indique que des antécédents familiaux de cancer prostatique ont été notifiés par 22% des patients qui en sont eux-mêmes atteints contre 6% parmi ceux qui n’en souffrent pas. En revanche, les antécédents d’acné sont retrouvés dans les mêmes proportions dans les deux groupes.

Comme l’explique le Dr Jean-Fred Warlin (Journal international de médecine), « on n’a pu établir aucune corrélation entre les antécédents d’acné et le cancer de la prostate, qu’il soit agressif ou non. Ces antécédents ne peuvent donc pas être utilisés pour dépister les hommes à risque de cancer prostatique ». L’un des objectifs de cette étude consistait en effet à déterminer si les antécédents d’acné devaient inciter à une surveillance plus étroite. Ce n’est donc pas le cas.

Source: Urological Oncology : Seminars and Original Investigations (www.journals.elsevier.com/urologic-oncology-seminars-and-original-investigations)