L’éjaculation prématurée est un trouble sexuel fréquent qui peut profondément altérer la qualité de vie. En dehors des traitements médicamenteux classiques, des solutions innovantes, comme les injections d’acide hyaluronique ou de plasma riche en plaquettes (PRP), offrent aujourd’hui des perspectives intéressantes, en particulier chez les patients qui ne sont pas satisfaits des approches conventionnelles. Ces techniques ont pour but de retarder l’éjaculation et d’améliorer les performances sexuelles, sans recourir à des médicaments au long cours.
Qu’appelle-t-on éjaculation prématurée ou éjaculation précoce ?
L’éjaculation prématurée se caractérise par une incapacité à retarder l’éjaculation de manière satisfaisante lors des rapports sexuels. Elle peut survenir dès les premières secondes après la pénétration, ou même avant celle-ci.
On distingue deux formes cliniques :
- L’éjaculation prématurée primaire, présente dès les premières expériences sexuelles
- L’éjaculation prématurée secondaire, qui apparaît après une période de contrôle éjaculatoire normal
Selon les classifications internationales, on parle d’éjaculation prématurée lorsque le temps de latence intravaginale est inférieur à 1 à 2 minutes, de manière récurrente, et que cette situation provoque une souffrance significative pour le patient.
Au-delà des critères temporels, ce trouble altère fréquemment l’estime de soi, la spontanéité des rapports et peut créer un cercle vicieux d’anxiété de performance.
Quelles sont les causes d’éjaculation prématurée ?
Les origines sont souvent multifactorielles, avec une association de composantes physiologiques et psychologiques.
Facteurs neurobiologiques et physiologiques :
- Hypersensibilité du gland, particulièrement chez les jeunes hommes
- Dysfonctionnements des récepteurs à la sérotonine qui perturbent la régulation du réflexe éjaculatoire
- Troubles de l’innervation pénienne ou dérèglements hormonaux
- Maladies associées (prostatite chronique, troubles érectiles, etc.)
Facteurs psychogènes :
- Stress ou anxiété de performance
- Antécédents de relations sexuelles précoces ou traumatisantes
- Manque de confiance ou troubles de l’image corporelle
Certains hommes peuvent également développer ce trouble de manière secondaire après un changement de partenaire ou dans un contexte de surmenage, sans cause identifiable claire.
Quels sont les traitements habituels contre l’éjaculation prématurée ?
Les traitements conventionnels associent plusieurs approches, dont l’efficacité varie selon les profils.
Il peut inclure :
- Des thérapies comportementales (technique du squeeze, stop-start)
- Des exercices de Kegel pour renforcer le plancher pelvien
- Une psychothérapie individuelle ou de couple
- Des crèmes anesthésiantes appliquées localement sur le gland
- Des traitements médicamenteux, notamment la dapoxétine, inhibiteur de la recapture de la sérotonine (ISRS), qui peut être efficace, mais souvent de façon temporaire et avec des effets secondaires non négligeables
Cependant, ces solutions peuvent ne pas convenir à tous les patients. Beaucoup abandonnent faute de résultat durable ou de tolérance satisfaisante. Mais il existe aujourd’hui de nouveaux traitements contre l’éjaculation prématurée, notamment les injections d’acide hyaluronique et le PRP (P-Shot).
En quoi consistent les injections d’acide hyaluronique pour traiter l’éjaculation prématurée ?
Les injections d’acide hyaluronique dans le gland visent à épaissir la muqueuse afin de diminuer la transmission des stimulations nerveuses responsables du réflexe éjaculatoire. Cette technique a été initialement développée dans un but esthétique (augmentation du gland), mais ses effets sur la réduction de l’hypersensibilité et la prolongation des rapports sexuels ont ouvert la voie à un usage thérapeutique dans le traitement de l’éjaculation précoce.
En épaississant les tissus, l’acide hyaluronique agit comme une barrière naturelle et atténue la sensibilité du gland. Cette action permet un meilleur contrôle éjaculatoire et une augmentation du temps de latence intravaginal, parfois multiplié par deux ou trois.
Ce traitement est particulièrement indiqué chez les hommes qui présentent une hypersensibilité glandulaire. Il peut également convenir en cas d’échec ou d’intolérance aux traitements classiques (médicamenteux ou comportementaux).
L’injection se déroule sous anesthésie locale par crème. Le praticien cible la couronne du gland et les zones réflexes pour épaissir la muqueuse de manière uniforme. Les effets sont réversibles, avec une durée moyenne de 12 à 15 mois. Des séances d’entretien peuvent être proposées à intervalles réguliers pour maintenir le résultat.
En quoi consistent les injections de prp ou P-Shot pour l’éjaculation précoce ?
Le PRP (plasma riche en plaquettes) est issu du propre sang du patient. Ces injections visent à stimuler la régénération tissulaire, améliorer la microcirculation et renforcer les structures érectiles.
Le PRP peut améliorer la qualité des tissus érectiles et renforcer la fermeté des érections, ce qui contribue indirectement à mieux contrôler l’éjaculation. Ce traitement se montre particulièrement pertinent chez les patients présentant un trouble fonctionnel, lié à une fragilité des corps caverneux de la verge ou à une dysfonction érectile associée. Il est également indiqué dans la prise en charge isolée de la dysfonction érectile, notamment lorsque les traitements oraux sont mal tolérés ou inefficaces.
Il s’agit d’une option naturelle riche en facteurs de croissance, sans médicament, bien tolérée et sans risque de réaction allergique.
Après un prélèvement sanguin, le plasma riche en plaquettes est préparé par centrifugation, puis injecté dans les corps caverneux ou les zones fonctionnelles du pénis. Le geste est réalisé sous anesthésie locale, avec une contention transitoire à la base de la verge pour favoriser la diffusion du liquide. Dans certains cas, le PRP peut être combiné à d’autres approches, comme les injections d’acide hyaluronique ou les thérapies comportementales, pour maximiser les effets.
Les traitements de l’éjaculation prématurée par médecine régénérative s’adressent à des profils variés, mais ils nécessitent absolument une expertise spécifique. Le Dr Davody identifie les causes possibles et détermine la stratégie la plus adaptée à chaque situation. Lorsque les solutions classiques ne suffisent pas ou sont mal tolérées, il peut proposer des approches innovantes, comme les injections d’acide hyaluronique ou le PRP, qui vont permettre de retarder l’éjaculation et d’améliorer la qualité des rapports.
Le Dr André Philippe Davody est Chirurgien Urologue, inscrit depuis 1984 au tableau de l’Ordre des Médecins de la ville de Paris, spécialiste en chirurgie générale, en chirurgie urologique ainsi qu’en chirurgie robotique (Da Vinci). Il est également depuis 1999 expert près la Cour Administrative d’Appel de Paris.
