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Un parasite transmis par voie sexuelle pourrait jouer un rôle important dans le déclenchement et la progression du cancer de la prostate. Ce protozoaire, c’est Trichomonas vaginalis, à l’origine d’une infection vénérienne relativement fréquente, la trichomonose uro-génitale. Son mode de transmission est principalement sexuel, mais pas seulement puisque le parasite peut survivre plusieurs heures sur les objets de toilette. Chez la femme, la maladie se manifeste par des démangeaisons, une sensation de brûlure et des pertes vaginales.

Chez l’homme, elle est beaucoup plus discrète (90% des cas sans symptômes), sachant que le parasite colonise néanmoins l’épithélium (les parois) de la prostate. Un rôle dans le processus inflammatoire des chercheurs américains et italiens se sont intéressés de très près à ce micro-organisme. En laboratoire, ils ont d’abord observé que Trichomonas vaginalis induisait la production d’une protéine impliquée dans la croissance des tumeurs de la prostate, ce qui leur fait dire que le parasite pourrait jouer un rôle dans le processus inflammatoire associé à la formation et à la prolifération des cellules prostatiques cancéreuses.

Ils ont ensuite procédé sur des participants infectés ou non parle parasite. Ici aussi, la piste inflammatoire a pu être mise en évidence (par l’isolement d’anticorps spécifiques). De nouveaux tests en laboratoire ont confirmé ces observations. Que peut-on en déduire à ce stade ? Que la trichomonose pourrait bien contribuer au développement (facteur déclenchant) et à la progression (facteur aggravant) du cancer de la prostate.

Les auteurs ne prétendent pas qu’il s’agit d’un élément exclusif, mais ils considèrent que leurs travaux –à approfondir – offrent une nouvelle vision de la maladie. Et en particulier en termes de prévention : Trichomonas vaginalis se transmet lors des rapports sexuels non protégés. Dont acte.

Source: PNAS (www.pnas.org)