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Le cancer de la prostate (KP) est la 2ème cause de mort par cancer chez l’homme. Ce sont les récepteurs d’androgènes (RA) qui contrôlent sa croissance.

La castration chimique entraîne des effets différents selon qu’elle utilise les anti-androgènes ou les agonistes de la LHRH. Des auteurs anglo-norvégiens ont eu recours au dégarélix (DGL), antagoniste sélectif de l’hormone qui entraîne la libération de gonadotrophine car il se fixe sur ses récepteurs au niveau de l’hypophyse, ce qui provoque une réduction de la sécrétion de LH, FSH et testostérone (TST).

Contrairement aux agonistes, ce produit n’entraîne pas de pic de LH et donc de TST. Ils ont injecté 240 mg de DGL par voie sous cutanée à 27 patients (Groupe D, GD) 7 j avant de leur faire une prostatectomie radicale (PR). Ceux-ci ont été comparés à 20 autres patients chez lesquels une PR (Groupe T, GT) a été également réalisée mais sans DGL néo-adjuvant. Ces 20 patients étaient appariés aux malades du GD par âge, grade, stade du KP, et taux d’antigène spécifique de la prostate (PSA). Les stéroïdes extraits de biopsies de la pièce congelée ont été dosés. Les fragments ont ensuite été fixés dans la paraffine, colorés par hématoxyline-éosine et soumis à l’immunohistochimie. L’intensité de la coloration du cytoplasme et du noyau a été scorée de 0 à 3.Ila été observé une chute rapide de la TST sérique chez les malades du GD entre J0 et J7 (de 11 à 1 nmol/l) accompagnée d’une diminution des androgènes intra-tumoraux. De plus de nombreux gènes régulés par les RA ont été modifiés par le DGL, notamment les gènes TMPRSS2 et FASN. De plus, l’expression nucléaire de la protéine Ki-67 a fortement baissé. On a en revanche vu monter les taux d’ARN messager ESR1 ainsi que les gènes qui lui sont liés.En immunohistochimie, alors que, dans le GT, seules les cellules conjonctives exprimaient l’ESR1, 24 % des cellules épithéliales malignes des malades GD l’exprimaient aussi, malgré la chute de la protéine Ki-67. Ce travail prouve les rapides modifications génétiques qui surviennent dans les cancers de prostate après castration chimique. Le niveau d’expression de ces gènes régulés par les récepteurs d’androgènes permet de prédire l’efficacité du traitement.

Références Shaw GL et coll. : The early effects of rapid androgen deprivation on human prostate cancer. Eur Urol., 2016;70: 214-218