L’irradiation par voie externe de la prostate est l’une des options du traitement curatif du cancer localisé de la prostate.
Le traitement se déroule habituellement sur une période de 6 semaines à raison de 2 à 3 séances hebdomadaires.
Chaque séance est effectuée à titre externe au centre de radiothérapie; le patient n’est pas hospitalisé et regagne son domicile après que la dose de rayons lui ait été délivrée.
Il reçoit cette irradiation sur une table de radiothérapie et les rayons traversent son corps à travers la peau, en regard de la région à irradier, pour la prostate au niveau de la partie inférieure de l’abdomen.
Le repérage par scanner (tomodensitométrie) du champ de l’irradiation prostatique selon le mode de la radiothérapie conformationelle accentue la précision du traitement pour tenter de limiter l’iradiation des organes de voisinnage.
Les modalités du traitement, avantages, complications et risques de la radiothérapie sont abordés dans le livret des patients conçu en collaboration par la SFRO (Société Française de Radiothérapie et d’Oncologie ) et la LNCC (Ligue Nationale Contre le Cancer).
L’efficacité de l’irradiation étant d’autant meilleure que le volume de la glande prostatique à irradier est plus faible, il est souvent nécessaire d’encadrer cette radiothérapie par un blocage hormonal de la sécrétion de la testostérone pendant 2 ans.
Ce blocage a pour conséquence d’entraîner une impuissance érectile, possiblement réversible à l’arrêt de ce traitement, à moins que l’irradiation également inévitable des nerfs érecteurs ne pérennise cette conséquence.
Dans certains cas, notamment fonction du taux de PSA au moment du diagnostic, il est nécessaire de s’assurer avant de délivrer la radiothérapie que les ganglions lymphatiques pelviens ne sont pas envahis par la tumeur. Cette évaluation nécessite une intervention chirurgicale de curage ganglionnaire pelvien qui peut être réalisée de façon mini-invasive par cœlioscopie.
Les résultats de la radiothérapie externe en terme d’absence de récidive locale du cancer de la prostate sont équivalents à ceux de la chirurgie à 5 ans, mais inférieurs sur des délais plus longs.
Les risques de récidives du cancer de la prostate si on opte pour la chirurgie ou pour la radiothérapie externe peuvent être évalués pour la situation particulière que représente chaque patient (nomogramme de Cattan, tables de Partin).
En cas de récidive locale du cancer de la prostate après radiothérapie externe conformationelle, le diagnostic en est évoqué par une remontée du taux de PSA sur 3 dosages successifs (rising PSA) à quelques semaines d’intervalle par rapport au taux le plus bas de PSA atteint au décours de l’irradiation (PSA Nadir).
La détermination de ce PSA Nadir n’est pas aussi facile que l’interpétation du taux de PSA après chirurgie où il est effondré, voisin de zéro.
La récidive locale du cancer de la prostate après radiothérapie externe n’est habituellement pas accessible à un traitement chirurgical (prostatectomie de rattrapage) en raison du remaniement local des tissus avec les doses très importantes de rayons, nécessaires à l’efficacité du traitement, délivrées par la radiothérapie moderne.

Le Dr André Philippe Davody est Chirurgien Urologue, inscrit depuis 1984 au tableau de l’Ordre des Médecins de la ville de Paris, spécialiste en chirurgie générale, en chirurgie urologique ainsi qu’en chirurgie robotique (Da Vinci). Il est également depuis 1999 expert près la Cour Administrative d’Appel de Paris.