Les facteurs de risque modifiables du cancer de la vessie sont susceptibles d’être supprimés ou minorés si le sujet modifie volontairement ses habitudes de vie, au plan personnel et éventuellement au plan professionnel.
Le tabagisme
Le tabagisme est le plus important facteur de risque de contracter un cancer de la vessie.
Les fumeurs ont trois fois plus de risque de contracter un cancer de la vessie que les non-fumeurs.
Le tabagisme est à l’origine de la moitié des cancers de la vessie, aussi bien chez l’homme que chez la femme.
L’exposition professionnelle
Un certain nombre de produits chimiques industriels sont reconnus comme pouvant favoriser le cancer de la vessie. Notamment, les produits chimiques appelés amines aromatiques comme la benzidine ou la β-naphtylamine qui sont parfois utilisées dans l’industrie des colorants peuvent être à l’origine de cancer de la vessie.
D’autres composés de chimie organique présentent également les risques importants pour le cancer de la vessie.
Les industries qui exposent le plus leurs travailleurs au risque de contracter un cancer de la vessie sont celles du caoutchouc, du cuir, des textiles et des produits de peinture, ainsi que l’imprimerie.
Les travailleurs qui présentent des risques accrus de développer un cancer de la vessie sont les peintres en bâtiment, les machinistes, les imprimeurs, les coiffeurs, notamment à cause de l’exposition importante aux colorants utilisés dans la teinture des cheveux, et les conducteurs de camions, probablement en raison de l’exposition aux fumées des moteurs diesels.
Le tabagisme et l’exposition professionnelle peuvent potentialiser leurs effets.
Les fumeurs qui manient des produits chimiques pouvant causer des cancers de la vessie présentent un risque tout à fait particulier de développer cette tumeur maligne.
Médicaments et compléments alimentaires
La FDA (US Food and Drug Administration) a indiqué que le traitement du diabète à base de pioglitazone (ACTOS) poursuivi pendant plus d’un an était corrélé avec un risque accru de présenter un cancer de la vessie.
Ce lien possible reste toujours à l’étude actuellement pour confirmation.
Des compléments alimentaires contenant de l’acide aristolochique (principalement des herbes de la famille aristolochia) seraient responsables d’un risque accru de présenter un cancer urothélial, et notamment un cancer de la vessie.
L’arsenic dans l’eau de boisson
L’arsenic dans l’eau de boisson exposerait également d’avantage au cancer de la vessie.
Ce risque est fortement relié aux conditions de vie. Le taux d’arsenic contenu dans l’eau buvable dépend en effet du mode d’approvisionnement en eau.
Ce risque est tout à fait mineur dans les régions occidentales.
Une faible consommation de liquides
Les personnes qui ingèrent de grandes quantités de liquides, notamment en s’hydratant régulièrement avec de l’eau quotidiennement et tout au long de la journée, développent moins de cancer de la vessie.
C’est probablement parce qu’ils vident leur vessie plus souvent, ce qui permet d’éliminer les toxiques chimiques qui sinon resteraient dans l’urine et baigneraient de façon plus prolongée les parois de la vessie avec laquelle elle est en contact.
Références
- Nortier JL, Martinez MC, Schmeiser HH, et al. Urothelial carcinoma associated with the use of a Chinese herb (Aristolochia fangchi). N Engl J Med. 2000;342:1686-1692.
- BERNARDINI S. Tumeurs urothéliales : facteurs de risque des tumeurs vésicales à l’exclusion des risques professionnels. Prog Urol, 2003, 13, 5, 1209-1214, suppl. 2
Le Dr André Philippe Davody est Chirurgien Urologue, inscrit depuis 1984 au tableau de l’Ordre des Médecins de la ville de Paris, spécialiste en chirurgie générale, en chirurgie urologique ainsi qu’en chirurgie robotique (Da Vinci). Il est également depuis 1999 expert près la Cour Administrative d’Appel de Paris.