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Le stade d’un cancer de la vessie est l’un des plus importants facteurs dans le choix du traitement et dans l’appréciation du pronostic.

 

Il y a actuellement 2 types de stadification du cancer de la vessie :

  • Le stade clinique. Il s’appuie sur les résultats de l’examen clinique, de l’endoscopie, si elle a été réalisée, et surtout de l’imagerie notamment avec la réalisation d’un uro-scanner.
  • Le stade pathologique qui s’appuie sur les mêmes facteurs que ceux indiqué pour le stade clinique, avec en plus les résultats de l’anatomopathologie obtenus à la suite des prélèvements effectués par endoscopie ou sur la pièce de cystectomie.

 

Le stade clinique est utile pour déterminer la stratégie du traitement.

Cependant souvent, ce stade clinique sous-estime l’extension réelle de la tumeur dont le stade pathologique se rapproche plus.

L’évaluation du stade du cancer de la vessie est effectuée selon la classification internationale des cancers de vessie.

C’est le système TNM. Il y a 3 paramètres : 

  • 1. T : il indique le degré d’extension de la tumeur primitive, au niveau de la paroi de la vessie, et éventuellement dans les tissus de voisinage.
  • 2. N : il indique l’extension aux ganglions lymphatiques dans les territoires de drainage habituels de la vessie.
  • Les ganglions lymphatiques sont des éléments du système immunitaire vers lesquels les cancers essaiment souvent initialement
  • 3. M : ce paramètre évalue l’a propension du  cancer à essaimer à distance de la vessie par le biais des métastases, dans d’autres organes ou territoires lymphatiques qui ne sont pas proches de la vessie.

Chacune de ces lettres, T, N ou M, est affectée d’un chiffre qui précise l’état de ce facteur.

Plus les chiffres sont élevés, plus le cancer est évolué.

La lettre T est l’initiale de tumeur et correspond à la taille de la tumeur.

La lettre N est l’initiale de Node qui signifie ganglion en anglais et indique si des ganglions lymphatiques ont été ou non envahis ;

La lettre M est l’initiale de métastase et signale la présence ou l’absence de métastase.

La lettre T dans le cancer de la vessie.

La lettre T indique le degré d’extension en profondeur dans la paroi vésicale de la tumeur.

La paroi vésicale se compose de 4 couches.

1. La couche la plus profonde, au contact de l’urine est l’urothélium, qui est un épithélium transitionnel.

2. Il est séparé par une membrane basale de la couche suivante.

Le chorion est un tissu conjonctif, contenant des vaisseaux et des nerfs.

3. La troisième couche, la plus  épaisse,  est le muscle vésical, le detrusor.

4. La couche la plus externe est un tissu graisseux, la graisse péri-vésicale, qui sépare la vessie des autres organes de voisinage.

Quasiment tous les cancers de la vessie naissent au niveau de l’urothélium.

Plus le cancer se développe en profondeur à travers les couches de cette paroi vésicale, plus il est évolué.

La classification des tumeurs de vessie

Tx : le stade de la tumeur primitive vésicale ne peut-être précisé en raison d’un manque d’informations nécessaire.

T0 : pas de tumeur vésicale primitive mise en évidence.

Ta : carcinome papillaire superficiel non invasif.

Tis : carcinome in situ ou CIS ou carcinome plan non invasif.

T1 : la tumeur a franchi la membrane basale et s’étend dans le tissu conjonctif sous-jacente. Elle n’a pas envahi le muscle vésical.

T2 : la tumeur envahit le muscle vésical. Elle est infiltrante.

T2a : la tumeur se développe uniquement dans la moitié la plus superficielle du muscle vésical.

T2b : la tumeur se développe dans la partie profonde du muscle.

T3 : la tumeur a envahi toute l’épaisseur du muscle vésical et au-delà dans la graisse péri-vésicale.

T3a : l’extension dans la graisse péri-vésicale n’a pu être déterminée que par le microscope.

T3b : l’extension dans la graisse vésicale est si importante qu’elle a pu être décrite par l’imagerie (scanner) ou constatée en peropératoire par le chirurgien.

T4 : la tumeur se développe au-delà de la graisse péri-vésicale et envahit les organes de voisinage. Elle se développe notamment dans le parenchyme prostatique, les vésicules séminales, l’utérus, le vagin, la paroi pelvienne ou la paroi abdominale.

T4a : la tumeur envahit le parenchyme prostatique chez l’homme ou l’utérus et/ou le vagin chez la femme.

T4b : la tumeur envahit les parois pelviennes ou la paroi abdominale. Dans la cavité vésicale, les localisations de la tumeur peuvent être uniques ou multiples au même moment.

S’il existe plus d’une formation tumorale dans la vessie, la lettre m est ajoutée à la catégorie T définissant cette tumeur.

La lettre N dans le cancer de la vessie

La lettre N décrit uniquement l’extension de la tumeur vers les ganglions lymphatiques qui drainent la vessie, au niveau du pelvis. Il s’agit des ganglions lymphatiques qui sont situés dans les chaînes lymphatiques le long des gros vaisseaux, et notamment le long des artères iliaques primitives et externes.

Ce sont les ganglions lymphatiques régionaux de la vessie.

Ganglions lymphatiques régionaux

 

Toute extension dans d’autres ganglions lymphatiques est considérée comme correspondant à un envahissement des ganglions lymphatiques distaux.

L’extension à ces ganglions lymphatiques distaux est équivalente à des métastases et elle est décrite avec la lettre M.

 

Cette extension aux ganglions lymphatiques régionaux est souvent affirmée par la chirurgie car elle est souvent méconnue par l’imagerie.

 

NX : L’état des ganglions lymphatiques régionaux ne peut être précisé en raison d’un manque d’informations.

N0 : pas d’extension aux ganglions lymphatiques régionaux.

N1 : la tumeur a essaimé vers un seul ganglion lymphatique dans le pelvis.

N2 : le cancer a essaimé à 2 ou plus de 2 ganglions lymphatiques dans le pelvis.

N3 : le cancer a essaimé au niveau des ganglions lymphatiques le long de l’artère iliaque primitive.

 

La lettre M dans le cancer de la vessie

M0 : pas d’élément évoquant une extension à distance.

M1 : le cancer a essaimé à distance de la vessie, soit vers des ganglions lymphatiques distaux, soit vers les os, le poumon ou le foie ou encore le cerveau.

Références