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La comparaison de la valeur des résultats de la biopsie de prostate (BP) sous le contrôle de l’imagerie de résonance magnétique (IRM) ou sous celui de l’échographie transrectale est difficile, car les publications sur le sujet sont fort rares. Une étude très récente (2016) cependant, a comparé les 2 techniques à partir d’essais cliniques prospectifs non randomisés, ciblant à la fois les patients vierges de BP, et ceux qui avaient déjà été l’objet de BP négatives. Les auteurs signalent plusieurs caractéristiques techniques susceptibles de modifier les résultats ; ainsi du système d’enregistrement des images, du fait que le levier soit actionné par la main ou robotisé, ou de la modélisation ou non du système en 3 dimensions. Il faut tenir compte de toutes ces sources d’erreurs pour évaluer les résultats des études en question. Aucune n’a permis de démontrer la supériorité franche d’un système sur l’autre, d’où l’idée de fusionner les deux techniques, c’est à dire de mettre en correspondance des images entre deux modalités d’imagerie. Cette fusion peut être rigide si l’on part du principe qu’il n’y a pas de déformation entre les différentes modalités mises en correspondance ou élastique dans le cas contraire, et alors plus complexe.

La seconde étape après la mise au point de la fusion écho-IRM est le repérage de la biopsie au sein de la prostate afin de définir sa position précisément et de vérifier que la cible est effectivement atteinte. Une première méthode consiste à repérer dans l’espace la sonde endo-rectale guidant la biopsie (suivi de la sonde), la seconde est de repérer la prostate et la position de l’aiguille au sein de l’image. Plus le nombre d’images IRM interprétées comme positives est élevé, plus le bénéfice de la fusion IRM-écho diminue ; aussi ne la recommande-t-on qu’en cas de BP antérieure négative. La notion que la BP standard manque d’exactitude (faux négatifs) pour l’affirmation d’un cancer de prostate limite la valeur de la fusion écho-IRM. Au total, la tentative de comparer les taux de détection de cancer par les 2 méthodes de biopsies n’apporte pas de réponse significative mais il semble quand même que l’imagerie par résonance magnétique représente un outil intéressant pour repérer les prostates susceptibles de loger un cancer pouvant devenir cliniquement significatif.

Références :

Rastinehad AR et Durand M : A comparison of magnetic resonance imaging and ultrasonography (MRI/US)-fusion guided prostate biopsy devices: too many uncontrolled variables. BJU International 2016; 117: 548-549