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L’origine du cancer de la prostate, première cause de cancer chez les hommes aurait été identifiée par une nouvelle découverte scientifique.

Une étude a identifié l’anomalie moléculaire(le “driver”) à l’origine de ce cancer : la protéine Onecut 2. Les chercheurs ont également mis en évidence un composé capable de lutter efficacement contre la molécule Onecut2 et donc de permettre un traitement efficace de cette maladie. L’étude, publiée dans la revue scientifique Nature Medicine, a révélé un nouveau facteur génétique de la forme mortelle du cancer de la prostate, ainsi qu’une molécule (s’appelant Onecut2) pouvant être utilisée pour l’attaquer… Les tests, d’abord menés sur  des souris de laboratoire, et, s’ils se confirment chez l’homme permettront de maîtriser plus efficacement certaines formes agressives de cancer de la prostate, première cause de cancer chez les hommes en France avec 71 000 nouveaux cas estimés par an.

 

Onecut 2, la molécule à l’origine du cancer de la prostate

Pour cette étude, l’équipe a analysé les données génétiques et moléculaires des patients atteints de cancer de la prostate. Cette analyse a révélé  une activité élevée de la molécule Onecut2 dans les tumeurs de patients dont le cancer de la prostate résiste au traitement hormonal. Onecut2 est une molécule qui permet de fabriquer certaines protéines. Elle est nécessaire au corps humain.

Les chercheurs ont découvert que cette molécule interfère avec l’activité des protéines des récepteurs aux androgènes, cibles de l’hormonothérapie, utilisée pour traiter le cancer de la prostate. Ce processus pourrait permettre au cancer de devenir moins dépendant des hormones pour son développement.

Dans le même temps, la molécule Onecut2 favorise la résistance de certaines cellules cancéreuses à l’hormonothérapie. « Ces actions jumelles d’Onecut2 pourraient aider à expliquer comment certains cancers de la prostate échappent à la thérapie hormonale et deviennent plus agressifs », développe un des chercheurs à la tête de cette étude, Michael Freeman.

« Nous avons besoin de nouvelles stratégies pour empêcher le cancer de la prostate de devenir mortel pour les milliers d’hommes dont la maladie résiste à la thérapeutique hormonale », déclare Michael Freeman. « Ces découvertes sont emblématiques du travail de changement de paradigme mené dans le domaine du cancer », a poursuivi le chercheur Dan Theodorescu, directeur de l’institut du cancer qui est à l’origine de cette étude. « Ils montrent comment nos chercheurs relient la découverte scientifique au développement clinique de nouveaux traitements qui auront un impact sur les patients. »

Le cancer de la prostate est composé de tumeurs localisées, nécessitant parfois une intervention chirurgicale, radiothérapie ou parfois aucun traitement et les hommes vivent généralement de nombreuses années après le diagnostic. Mais lorsque la cancer se propage et les tumeurs se multiplient sur d’autres parties du corps et résistent à l’hormonothérapie, le pronostic est alors bien plus pessimiste puisque moins de 33% des hommes survivent cinq ans après le diagnostic.

Bibliographie:

https://www.nature.com/articles/s41591-018-0241-1