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L’approche habituelle dans le traitement du cancer de la prostate agressif, fait appel à des traitements inhibant la production ou l’utilisation de l’hormone mâle, la testostérone, car le cancer de la prostate est hormono-dependant et plus particulièrement androgeno-dependant. Ces traitements hormonaux de première intention étaient autrefois la castration chirurgicale, donc l’ablation des testicules, remplacée actuellement par des médicaments à effet anti-androgenique.

Les agonistes (ou analogues) de la LH-RH sont des médicaments qui ont pour objectif de stopper, chez l’homme, la fabrication des androgènes par les testicules.

En cas d’échec de l’hormonothérapie de première intention reste la possibilité de la prescription d’autres traitements qui suppriment la testostérone de différentes manières.

L’un de ces traitements est l’Abiraterone, une molécule anti-androgène qui est administrée en même temps que la Prednisone, un cortico-stéroïde, et qui réduisent la production de testostérone. La prednisone aide à modérer les effets secondaires de l’Abiratérone. Ensemble, les deux médicaments prolongent la durée de vie des patients résistants à l’hormonothérapie de première intention.

En 2017, deux études majeures ont rapporté simultanément que l’Abiratérone prolonge également la vie des patients atteints d’un cancer de la prostate agressif diagnostiqué précocement. L’une de ces études, un essai clinique appelé LATITUDE, a inclus 1 199 hommes atteints d’un cancer de la prostate métastatique. L’autre étude, appelée STAMPEDE, a recruté 1 917 hommes, dont la moitié étaient atteints d’un cancer de la prostate métastatique et l’autre moitié d’un cancer qui était encore confiné à la glande prostatique.

Dans les deux études, les hommes ont été traités :

  1. Soit avec une combinaison de thérapie hormonale de première intention associé à une combinaison d’Abiraterone et de Prednisone,
  2. Soit avec une thérapie hormonale de première intention.

Après 30 à 40 mois de suivi, les études LATITUDE et STAMPEDE ont donné des résultats similaires :

L’ajout de l’Abiratérone et de la Prednisone aux traitements hormonaux de première intention a réduit le risque de décès de près de 40 %.

Le traitement combiné a également :

  1. Repoussé l’apparition des signes de dégradation de l’état de santé du patient de 14 à 15 mois,
  2. Retardé la nécessité d’une chimiothérapie,
  3. Diminué le Taux de PSA (l’antigène prostatique spécifique),
  4. Diminué les douleurs des patients.

Certains patients peuvent ne pas tolérer l’Abiratérone, en particulier les hommes âgés ayant des problèmes de santé associés. Toutefois, ces études devraient augmenter la prescription de l’Abiratérone et de la Prednisone chez les hommes présentant un cancer de la prostate agressif.

 

Bibliographie :

  1. Fizazi K, Tran N, Fein L, et al. Abiraterone Plus Prednisone in Metastatic, Castration-Sensitive Prostate Cancer. New England Journal of Medicine 2017;377(4):352–60. PMID: 28578607.
  2. James ND, de Bono JS, Spears MR, et al. Abiraterone for Prostate Cancer Not Previously Treated with Hormone Therapy. New England Journal of Medicine 2017;377(4):338–51. PMID: 28578639.