45% des femmes âgées entre 40 et 80 ans ont un risque de souffrir d’une descente d’organe. Appelée également prolapsus génital, ce trouble est causé par la chute de l’utérus dans le bassin et malgré sa fréquence il demeure un tabou.
La descente d’organe (ou prolapsus génital) : c’est quoi ?
Le terme de prolapsus définit la descente d’un organe. Le prolapsus utérin correspond ainsi à la descente de l’utérus dans le petit bassin. Il peut s’associer à la descente du vagin, de la vessie, du rectum…
Quelles causes ? Un prolapsus survient lorsque les moyens de fixation de l’utérus font défaut : muscles releveurs du périnée, ligaments. Cet événement est favorisé par des grossesses répétées, un accouchement trop rapide ou s’étant accompagné de déchirures du périnée, la naissance d’un gros enfant, en particulier après un forceps. La baisse des estrogènes liée à la ménopause facilite également l’apparition d’un prolapsus génital en raison de la perte d’élasticité des tissus qu’elle induit. Un excès de poids, des facteurs familiaux représentent autant d’éléments prédisposants.
Si la descente d’organes a des retentissements psychologiques et esthétiques sur la patiente, il ne faut pas la confondre avec la nymphoplastie qui vise à traiter l’hypertrophie des petites lèvres source d’inconfort chez certaines femmes, la nymphoplastie reste elle du ressort de la chirurgie esthétique.
Les symptômes de la descente d’organe: quels sont ils?
1) Symptômes d’alerte de la descente d’organes: une gêne lors de la marche
Les manifestations : longues marches, courses à pied, et toutes les activités physiques qui demandent un impact répété sur le sol peuvent entraîner une pesanteur au niveau du bas du ventre. Cette sensation se fait de plus en plus présente au fur et à mesure de l’effort, et diminue après quelques minutes de repos en position allongée.
Pourquoi : lorsque le plancher pelvien (l’ensemble des muscles qui soutient les organes génitaux) cède, la vessie ou le rectum peuvent franchir ce plancher et subir « une descente » le long de la paroi du vagin. On parle alors de cystocèle pour la vessie et de rectocèle pour le rectum. Quand il s’agit de l’utérus, on parle d’hystérocèle.
2) Symptômes d’alerte du prolapsus génital : Difficultés à évacuer l’urine et les selles
Les manifestations : on retrouve également dans le prolapsus des difficultés à uriner ou à évacuer les selles. Certaines femmes ont l’impression d’être obligée de « remonter leur vessie » grâce à des manipulations intimes pour pouvoir aller aux toilettes. Elles peuvent également remonter la paroi postérieure du vagin qui bombe pour aller à la selle.
Pourquoi : lorsque le plancher pelvien (l’ensemble des muscles qui soutiennent les organes génitaux) cède, le rectum peut franchir ce plancher et subir « une descente » le long de la paroi du vagin. Cela peut finir par créer une pression sur le rectum ou la vessie, empêchant l’évacuation de l’urine et des selles.
3) Symptômes d’alerte de la descente d’organes: Sensation de pesanteur dans le bassin
Les manifestations : les femmes concernées ont une sensation de pesanteur, comme une « boule » qui descend au niveau du périnée, du pelvis, voire du rectum. Cette sensation augmente lorsqu’elles réalisent des efforts physiques (marche rapide, course à pied…).
Pourquoi : le prolapsus provient d’un relâchement du périnée ou du plancher pelvien. En cause : des accouchements difficiles avec utilisation de forceps. On retrouve aussi dans les facteurs de risques une faiblesse congénitale des tissus conjonctifs (antécédents familiaux), des efforts physiques importants répétés, une obésité, une opération chirurgicale…
Et aussi : la ménopause augmente la descente d’organes en raison de la baisse des oestrogènes, entraînant une perte de tonicité des tissus.
4) Symptômes d’alerte du prolapsus génital : Pression dans le bas du dos
Les manifestations : la personne concernée par une descente d’organes ressent comme une pression dans le bas du dos, accentuée lors de stations prolongées debout.
Pourquoi : quand certains organes comme l’intestin descendent, ils peuvent appuyer sur la partie haute du vagin, entre l’utérus et le rectum, provoquant de nombreux symptômes comme une constipation, et des douleurs dans le bas du dos.
Ci après une vidéo présentant les causes, symptômes et traitements de la descente d’organes :
5) Symptômes d’alerte de la descente d’organes: Douleur dans le pelvis en position debout
Les manifestations : la personne ressent comme une douleur au niveau du bas du ventre, lorsqu’elle reste trop longtemps debout.
Pourquoi : le pelvis contient quatre organes chez la femme : la vessie, l’utérus et ses annexes (trompes et ovaires), le vagin et le rectum. Lorsque les organes descendent en position debout, cela peut entraîner une douleur. Celle-ci est calmée lorsque la personne s’allite.
6) Symptômes d’alerte du prolapsus génital : Ulcération du col de l’utérus
Les manifestations : au toucher, il est possible de sentir une excroissance (une petite boule) qui sort par le vagin.
Pourquoi : l’utérus est maintenu dans le bassin par des muscles, des ligaments et des tissus. Si ces derniers s’affaiblissent, l’organe glisse dans le canal vaginal et une partie peut en sortir. La petite « boule » qui sort par le vagin est le col de l’utérus. Celui-ci peut s’irriter et entraîner également de petits saignements.
7) Symptômes d’alerte du prolapsus génital : La vulvite
Les manifestations : la personne a régulièrement des démangeaisons au niveau de la vulve, associées éventuellement à des pertes vaginales. La vulve, à la consultation, apparaît rouge et douloureuse au toucher.
Pourquoi : l’utérus est maintenu dans le bassin par des muscles, des ligaments et des tissus. Si ces derniers s’affaiblissent, l’organe glisse dans le canal vaginal et le col de l’utérus peut en sortir. Cela peut entraîner une irritation de la vulve et une inflammation du col .
Le Dr André Philippe Davody est Chirurgien Urologue, inscrit depuis 1984 au tableau de l’Ordre des Médecins de la ville de Paris, spécialiste en chirurgie générale, en chirurgie urologique ainsi qu’en chirurgie robotique (Da Vinci). Il est également depuis 1999 expert près la Cour Administrative d’Appel de Paris.