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Le délai minimum entre la réalisation des biopsies de la prostate qui ont permis de porter le diagnostic du cancer de la prostate et la prostatectomie par coelioscopie assistée par le robot Da Vinci est d’environs 6 semaines.

Les biopsies prostatiques peuvent entraîner une réaction inflammatoire locale qu’il vaut mieux laisser se résorber.

D’ailleurs un certain délai est nécessaire pour la réalisation des examens que nécessite le bilan d’extension, en particulier l’examen par résonance magnétique (IRM) qu’il ne faut pas pratiquer trop tôt après les biopsies pour la même raison que celle invoquée plus haut:  l’inflammation résiduelle des tissus peut engendrer des artéfacts qui peuvent fausser l’interprétation des images, et notamment l’analyse de l’intégrité de la capsule.

Ce délai est également celui au cours duquel le patient réfléchit et choisit le traitement qu’il souhaite parmi les différentes alternatives qui lui ont été proposées.
Il revoit en particulier son médecin traitant qui est celui qui le connaît le mieux dans sa dimension personnelle, physique et psychologique, mais aussi dans son contexte familial. Il peut donc utilement le conseiller en fonction de ces différents éléments.
C’est également son médecin traitant qui dans le cadre du parcours de soins coordonné procède aux démarches nécessaires auprès des organismes de sécurité sociale pour le faire bénéficier de l’exonération du ticket modérateur.

Ce délai de 4 à 6 semaines entre le diagnostic du cancer de la prostate et la prostatectomie radicale robot-assistée ne fait courir aucun risque au patient de voir son affection curable évoluer vers une forme dépassée car l’évolution du cancer de la prostate est habituellement relativement lente.

A l’inverse, le délai maximum entre les biopsies, la réalisation du bilan d’extension et l’intervention ne doit pas excéder quelques mois. Au delà il y a un risque pour que les informations recueillies sur le degré d’évolution du cancer par l’analyse du résultat des biopsies et du bilan d’extension (IRM) et à partir desquelles a été posée l’indication du traitement curatif soient caduques.

Quelle préparation avant la prostatectomie robot-assistée?

La préparation du futur opéré à la prostatectomie radicale robot-assistée comporte peu de particularités par rapport à celle d’une intervention pelvienne habituelle, et notamment par rapport à celle de la prostatectomie classique par voie ouverte.

L’intervention est toujours précédée d’une consultation de pré-anesthésie, obligatoire, et qui doit intervenir au minimum 48 heures avant l’admission du patient en clinique.

En fait il est préférable que ce délai soit plus important car le médecin anesthésiste procède à une évaluation complète de l’état du patient, notamment au plan cardio-vasculaire et respiratoire, et il peut avoir besoin, en raison de l’existence de pathologies autres, de prendre contact avec différents médecins en charge du patient (cardiologue, diabétologue etc…) ou de demander des avis ou des explorations spécialisées (doppler carotidien, électrocardiogramme d’effort, etc…).

La consultation de pré-anesthésie permet également au médecin anesthésiste de procéder à certains ajustements nécessaires concernant les traitements régulièrement suivis par le patient.

Cela est particulièrement important avant une intervention chirurgicale pour les médicaments qui modifient la coagulation du sang, et notamment les anticoagulants, l’aspirine et les anti-aggrégants plaquettaires.
 Enfin cette consultation permet au médecin anesthésiste de convenir avec le patient du mode d’anesthésie, en l’occurrence pour la prostatectomie par cœlioscopie robot-assistée Da Vinci une anesthésie générale obligatoirement, et de l’informer de ses avantages, inconvénients et risques éventuels.

Les examens pré-opératoires nécessaires et à réaliser en externe sont habituellement limités à un examen cyto-bactériologique des urines dont le résultat définitif peut demander quelques jours, car il faut s’assurer de l’absence d’infection urinaire avant de réaliser cette chirurgie.

Tous les autres examens biologiques sont réalisés à la clinique à l’admission du patient la veille de l’intervention, ainsi que l’électrocardiogramme pré-opératoire et l’examen par un cardiologue de l’établissement.
La radiographie des poumons a déjà été réalisée avec le bilan d’extension.

Nous adressons éventuellement avant l’intervention le patient à un kinésithérapeute spécialisé en rééducation urinaire, de façon à ce qu’il évalue la qualité du sphincter et de la musculature périnéale du futur opéré et surtout afin qu’il lui apprenne à l’occasion de 4 ou 5 séances les mouvements de gymnastique périnéale qu’il devra pratiquer dans les suites post-opératoires de façon à récupérer le plus rapidement possible une bonne continence.

Nous pensons qu’il est plus facile à ce moment là d’apprendre correctement ces mouvements qu’après l’intervention alors que la sensibilité de la région pelvienne opérée et du périnée est modifiée.

Un régime sans résidu pour préparer l’intestin complète cette phase pré-opératoire mais même en cas d’excès pondéral notable, nous ne faisons pas pratiquer de régime amaigrissant au patient.

L’obésité, si elle n’est jamais un atout en chirurgie car elle rend le geste chirurgical plus difficile et hémorragique, est beaucoup mois gênante pour le chirurgien en cœlioscopie robot-assistée qu’au cours d’une intervention à ciel ouvert.

La dernière précaution est de faire acheter au patient des chaussettes de contention qu’il portera pendant l’intervention et dans les semaines qui la suivent.

C’est une mesure simple et sans aucun danger qui participe à la prévention de la maladie veineuse thrombo-embolique avec ses risques bien connus de phlébite des membres inférieurs voire d’embolie pulmonaire.