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L’importance du dosage des PSA (Prostate specific antigen) dans le dépistage du cancer de la prostate chez les hommes âgés de 50 à 75 ans reste un sujet de controverse entre Urologues. 2 études contradictoires parues en 2009 continuent à semer le doute:

  1. L’ERSPC (European Randomized Study of Screening for Prostate Cancer) concluait à la diminution du taux de mortalité par cancer de la prostate chez les patients dépistés par rapport à ceux n’en bénéficiant pas (diminution de 21%),
  2. Alors que l’étude Américaine PLCO (Prostate, Lung, Colorectal and Ovarian Cancer Screening Trial) n’a pu établir une telle corrélation.

Les résultats des 2 essais ont été ré-examinés par une nouvelle équipe américaine qui a intégré de nouveaux paramètres qui n’avaient pas été pris en compte jusqu’ici:

Le premier est un biais de sélection important dans l’étude PLCO: la moitié des patients inclus dans le groupe contrôle avaient déjà bénéficié d’un dosage de PSA avant leur inclusion et parmi ceux qui n’en avaient pas eu, près de 90% y ont eu recours pendant l’étude.

Le second concerne le délai de réalisation d’un dépistage après inclusion choisi par chacune des études. Ils étaient comparables dans les groupes devant bénéficier d’un dépistage, mais bien plus conséquents dans le groupe contrôle américain comparé au groupe contrôle européen.

Ainsi, des analyses statistiques plus approfondies ont montré qu’il n’y avait en réalité pas de différence en termes de mortalité par cancer de la prostate entre les deux essais. Le délai de réalisation du dépistage apparaissait comme un facteur déterminant : plus il était effectué tôt, meilleur était le bénéfice (réduction de mortalité de 7 à 9% par année). La conclusion de la ré-examination des études : la réduction de mortalité par cancer de la prostate grâce au dépistage par PSA est évaluée à 25 à 31% selon l’étude européenne et à 27 à 32% selon l’étude américaine.

Les auteurs admettent que le délai moyen de réalisation d’un dépistage est un outil sans doute trop simple. Il n’en demeure pas moins que leur travail met en évidence un bénéfice incontestable du dosage des PSA dans le dépistage du cancer de la prostate.