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Zerbib et collaborateurs (Uroloy – 2008 – Dec;72(6 Suppl):S25-35) ont passé en revue ces diverses possibilités de traitement pour indiquer quels choix faire aujourd’hui chez les hommes atteints d’un cancer de prostate à faible risque .

Voici leurs conclusions :

  • Le risque de progression du cancer au cours d’une période de surveillance active dépend du stade et du score de GLEASON de la tumeur au moment du diagnostic.
    Ce choix d’une simple surveillance est envisageable avec sécurité, sur une période de 5-10 ans, chez les hommes présentant un cancer de prostate de faible risque.
    Par contre les taux de progression des cancers de prostate de faible risque n’ont pas été encore évalués au delà de 10 ans par les études actuelles.
  • Des patients présentant des tumeurs à faible risque peuvent être inclus dans des protocoles de surveillance active sans couper les ponts pour instituer le moment venu un possible traitement curatif et sans prendre un risque déraisonnable de progression de la maladie, bien que certains patients ne voudront pas (ou ne pourront pas) accepter psychologiquement de vivre avec un cancer non traité.
    Zerbib et coll. suggèrent que des thérapies focales peuvent représenter une bonne alternative à la surveillance active pour quelques patients présentant un cancer à faible risque, s’ils permettent de limiter les effets indésirables sur leur qualité de vie.
  • La prostatectomie radicale est un traitement efficace des patients présentant un cancer de prostate significatif ; cependant, les résultats fonctionnels sont très dépendants de la technique chirurgicale.
    A cause des risques de complications perioperatoires et de dysfonctionnements urinaires et sexuels, qui paraissent identiques avec la prostatectomie robot-assistée qu’avec n’importe quelle autre technique, les patients présentant un cancer de faible risque, notamment ceux qui ont dépassé la soixantaine, sont volontiers attirés par des solutions alternatives plus conservatrices.
  • La radiothérapie externe conformationelle est un traitement non chirurgical efficace, mais elle comporte des risques à long terme non négligeables de troubles intestinaux et de dysfonctionnements sexuel et urinaire.
    Elle pourrait être trop agressive pour beaucoup de cancers de faible risque. Pour les cancers plus agressifs, les récidives locales après radiothérapie sont responsables d’une morbidité importante et le contrôle à long terme du cancer s’avère médiocre.
  • La Brachythérapie ou curiethérapie interstitielle est une forme de radiothérapie pratique et efficace, idéalement réservée à des patients présentant un cancer limité situé dans une prostate de < 60g sans débord extra-prostatique évident sur le bilan d’imagerie pré-traitement.
    Cependant, l’obtention d’excellents résultats exige une technique méticuleuse ; les symptômes urinaires aigus sont fréquents ; et les risques à long terme de rectite et de dysfonctionnements érectiles sont identiques à ceux auxquels expose la radiothérapie externe conformationelle.
  • Les traitements hormonaux par blocage androgénique ne sont pas recommandés chez les patients présentant un cancer de prostate localisé en alternative à la chirurgie ou à la radiothérapie, parce que, même administrés sur le court terme, ils font courir un risque important d’effets secondaires, notamment ostéoporose et accidents cardio-vasculaires sévères.
    Dans le cancer localement avancé, le blocage androgénique hormonal ne devrait être utilisé que pour soulager une gêne en relation avec des symptômes urinaires chez des hommes ayant une espérance de vie de < 5 ans à qui on ne peut pas proposer de traitement plus agressif.