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Des scientifiques français ont observé un mécanisme singulier associé au degré d’agressivité du cancer. Ces travaux fondamentaux dégagent des perspectives concrètes, en termes de diagnostic et de prise en charge des patients. Une équipe de l’Institut Albert Bonniot (Grenoble), hautement spécialisé dans la recherche sur le cancer, a mis en évidence un processus qui n’avait été que partiellement étudié jusqu’à présent.

Il faut d’abord savoir que (quasiment) toutes les cellules de l’organisme possèdent les mêmes gènes. Cependant, leur spécialisation les conduit à en activer certains et à en réprimer d’autres. Or, dans une cellule cancéreuse, ce mécanisme est endommagé: les gènes «silencieux » se réveillent et s’expriment anormalement. Une sorte de «crise d’identité» pour quasiment tous les types de cancer.

En l’occurrence, les scientifiques se sont focalisés sur le cancer du poumon, en étudiant des échantillons de tumeurs prélevés sur quelque trois cents patients. L’ensemble des gènes a été étudié, et ces résultats ont été confrontés à l’évolution des paramètres cliniques. Parmi les gènes qui s’expriment anormalement, ils en ont identifié une trentaine dont l’activation «aberrante » est associée à des cancers pulmonaires particulièrement agressifs, avec un haut risque de rechute et d’issue fatale, même lorsque la maladie est traitée de manière a priori optimale.

Et ce qui vaut pour les tumeurs du poumon s’applique à quasiment tous les types de cancer, indiquent les spécialistes. Ils vont à présent essayer de mieux comprendre le lien entre l’expression anormale de ces gènes et la virulence du cancer, avec à terme l’espoir de pouvoir intervenir afin de contrer ce processus.

Source: Science Translational Medicine (http://stm.sciencemag.org)