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Les patients souffrant d’un cancer et qui vivent en couple sont plus susceptibles de recevoir le traitement le plus précoce et le mieux adapté.

Et ceci, de fait, améliore notablement leurs chances de rémission, voire de guérison. Cet effet bénéfique avait déjà été mis en évidence pour ce qui concerne notamment la survie à long terme après un accident cardiovasculaire ou une intervention cardiaque. L’explication réside dans le soutien apporté par le conjoint, sur un plan psychologique et « pratique » (respect du traitement, mode de vie plus sain…).

Ne pas se résigner quand on est seul est essentiel.

Des équipes attachées à plusieurs universités américaines ont examiné les dossiers médicaux de quelque 750.000 patients, diagnostiqués avec un cancer entre 2004 et 2008. Afin de mettre en évidence l’impact de la vie de couple par rapport à l’isolement, des facteurs comme l’âge, le sexe, le statut socio-économique ou le lieu de résidence ont été neutralisés.

Le résultat montre qu’en moyenne, les patients en couple s’exposent à un risque réduit de 17% de développer des métastases, alors que leurs chances de bénéficier du traitement le plus adapté sont 53% plus élevées que lorsqu’il s’agit d’une personne vivant seule.

Comment expliquer cette association ? Les auteurs avancent au moins deux raisons. La première concerne le moment de la détection du cancer, qui intervient à un stade beaucoup plus précoce de la maladie chez les personnes en couple (sans doute a priori plus attentives à leur état de santé et à celui de leur partenaire), ce qui accroît la probabilité de recevoir à temps le traitement le plus efficace, et dès lors accentue les chances de guérison.

Par ailleurs, l’accompagnement du patient joue un rôle majeur, et même « crucial » – c’est le qualificatif utilisé par l’un des spécialistes – dans la survie. Et quand on vit seul, faut-il pour autant se résigner ? Non, bien entendu. Les chercheurs lancent ici un appel à tous ceux qui ont un ami ou un membre de leur famille atteint de cancer, pour qu’ils interviennent en quelque sorte comme des « conjoints de substitution ». Et incitent les patients isolés à se tourner vers leurs proches et à accepter leur soutien, ou à rejoindre une association d’entraide, l’un n’excluant évidemment pas l’autre.

Source: Journal of Clinical Oncology (http://jco.ascopubs.org/)