L’urétroplastie (UTP) est le traitement définitif des sténoses urétrales, particulièrement après l’échec des urétrotomies internes (UI).
L’Association des Urologues Américains recommande une UTP après un échec d’UI ou avant si le risque de récidives apparaît fort. L’acte de l’UTP n’étant pas pratiqué immédiatement, les candidats à une UTP sont inscrits sur des listes d’attente avant d’être opérés. Pendant cette attente, la sténose urétrale peut entraîner des complications : rétention, infection, aggravation des symptômes, voire défaillance rénale.
Une équipe de chercheurs Canadiens ont cherché à mesurer l’impact et l’étendue des complications survenues entre l’indication d’UTP et sa réalisation. La cohorte de patients analysés : 276 hommes dont la longueur moyenne de la sténose urétrale était de 4 cm. Les causes les plus fréquentes étaient inconnues (48 %), issues d’un traumatisme (16 %), d’n lichen scléreux (12 %) ou iatrogène (11 %) ; les 2/3 de ces sténoses se situaient au niveau du bulbe urétral.
Les patients concernés avaient pour certains déjà été traités précédemment : 228 UI et 44 UTP. Les UI avaient été le plus souvent multiples, et 152 patients en avaient eu plus de 2. L’autosondage était pratiqué par 4 sujets et 31 étaient porteurs d’un cathéter sus-pubien.
Le temps d’attente moyen avant la réalisation de l’UTP était de 5 mois alors que le temps moyen de survenue des complications chez les 44 malades qui en ont présenté (16 %) n’a été que de 43 jours.
Les complications les plus fréquentes recensées par l’étude étaient:
- Des infections urinaires (n = 25),
- Des rétentions aiguës d’urines (n = 9),
- Des incidents liés à la sonde ou au cathéter sus-pubien (n = 7),
- Des douleurs scrotales (n = 3).
Les facteurs prédictifs de complications ont été les suivants :
- Une dépendance à la sonde chez les autosondeurs ou les porteurs de cathéter sus-pubien,
- Un traumatisme ou un hypospadias ayant entrainé la sténose urétrale
- Nombre d’UI antérieures.
Les patients ni sondés ni cathétérisés présentaient beaucoup moins de complications et celles-ci survenaient plus tard.
En conlusion, il est donc recommandé d’opérer les malades dans les 5 premières semaines après la pose de l’indication, les sondés restant prioritaires.
Références:
- Hoy NY et coll. : Incidence and predictors of complications due to urethral stricture in patients awaiting urethroplasty. J.Urol. 2018 ; 199 : 754-759.
- https://www.jim.fr/medecin/actualites/medicale/e-docs/stenose_uretrale_chez_les_candidats_a_luretroplastie_ne_pas_trop_attendre_172742/document_actu_med.phtml.
Le Dr André Philippe Davody est Chirurgien Urologue, inscrit depuis 1984 au tableau de l’Ordre des Médecins de la ville de Paris, spécialiste en chirurgie générale, en chirurgie urologique ainsi qu’en chirurgie robotique (Da Vinci). Il est également depuis 1999 expert près la Cour Administrative d’Appel de Paris.