Le vieillissement uro-génital chez la femme est un processus inévitable lié à la diminution des hormones sexuelles, particulièrement les œstrogènes. Ce phénomène touche de nombreuses femmes ménopausées, impactant leur qualité de vie à travers différents symptômes désagréables et parfois invalidants. Cependant, des traitements innovants existent pour atténuer ces effets et améliorer le confort au quotidien.
Qu’est-ce que le vieillissement uro-génital chez la femme ?
Le vieillissement uro-génital désigne l’ensemble des modifications physiologiques et fonctionnelles affectant les organes uro-génitaux de la femme, principalement en raison de la baisse des œstrogènes après la ménopause. Les œstrogènes jouent un rôle déterminant dans le maintien de la santé des tissus vaginaux, de l’urètre et de la vessie. Leur carence entraîne une série de changements structurels et fonctionnels qui se manifestent par une atrophie des tissus, une diminution de l’élasticité et une baisse de l’hydratation.
Les principales zones affectées par ce vieillissement concernent la vulve, le vagin, l’urètre et la vessie. Les modifications tissulaires incluent une diminution de l’épaisseur de l’épithélium vaginal, une réduction de la vascularisation, et une augmentation du pH vaginal. Par ailleurs, le plancher pelvien voit sa tonicité et sa contractilité diminuer, favorisant l’incontinence urinaire et les infections urinaires à répétition.
Les facteurs qui participent au vieillissement uro-génital de la femme
Le vieillissement uro-génital est influencé par divers facteurs intrinsèques et extrinsèques.
Les facteurs intrinsèques sont la génétique et les changements hormonaux, principalement la diminution des œstrogènes à la ménopause.
Les facteurs extrinsèques, tels que l’exposition aux rayons UV, le stress, la pollution et les habitudes de vie, peuvent également accélérer le processus de vieillissement.
Le stress oxydatif joue un rôle central en provoquant des dommages cellulaires et en réduisant la capacité de régénération des tissus.
Atrophie vulvaire, Dyspareunie… : quels sont les conséquences ?
Les symptômes du vieillissement uro-génital sont variés et peuvent affecter considérablement la qualité de vie des femmes ménopausées.
Parmi les signes les plus courants, on retrouve :
- Une sécheresse vaginale : ce symptôme, estimé à 75 %, est dû à la diminution de la production de glycogène, ce qui réduit la lubrification naturelle du vagin.
- Une dyspareunie : douleurs pendant les rapports sexuels, qui résultent de l’amincissement de l’épithélium vaginal et de la perte d’élasticité.
- Des brûlures vaginales et un prurit : sensations de brûlure et démangeaisons causées par l’atrophie des tissus et la perte de leur souplesse.
- Des leucorrhées : écoulements vaginaux anormaux et douleurs associées.
- Une incontinence urinaire : perte involontaire d’urine, favorisée par la diminution de la tonicité des muscles du plancher pelvien et des modifications structurelles de l’urètre.
- Des infections urinaires à répétition : augmentation du risque d’infections en raison de l’atrophie de la muqueuse de l’urètre et de la vessie.
- Des modifications vulvaires : perte de contenu graisseux des lèvres, et exposition plus importante du clitoris, augmentant la susceptibilité aux irritations et aux traumatismes.
Ces symptômes peuvent être isolés ou se manifester de manière concomitante, rendant le diagnostic et la gestion du syndrome génito-urinaire de la ménopause (SGUM) complexe.
Vieillissement uro-génital féminin : les traitements
Face aux désagréments du vieillissement uro-génital, plusieurs traitements sont disponibles, allant des méthodes classiques aux innovations plus récentes.
Les traitements habituels comprennent : des ovules et tablettes hydratantes (utilisés pour maintenir l’hydratation vaginale et atténuer la sécheresse), des lubrifiants (aident à réduire les douleurs pendant les rapports sexuels en améliorant la lubrification) ou des gels hydratants (appliqués localement pour hydrater les tissus vaginaux et vulvaires).
D’autres méthodes innovantes ont vu le jour. Ces traitements visent non seulement à atténuer les symptômes, mais aussi à régénérer et revitaliser les tissus affectés par le vieillissement uro-génital.
Induction tissulaire
L’induction tissulaire utilise divers moyens pour stimuler les cellules et favoriser la régénération des tissus.
Elle comprend plusieurs techniques :
PhotoModulateurs :
– LED : utilisent des lumières spécifiques pour activer les fibroblastes sans effet thermique.
– LLLT (Low Level Laser Therapy) : photothérapie non thermique qui stimule l’activité biologique des tissus, réduisant la douleur et l’inflammation tout en favorisant la réparation tissulaire.
Inducteurs physiques :
– Ultrasons HIFU : utilisent des impulsions ultrasoniques pour provoquer des points de coagulation, stimulant la production de collagène et d’élastine, avec un effet de rétraction des tissus.
– Radiofréquence : oscillations électriques qui modifient la polarisation des membranes cellulaires, entraînant un échange énergétique qui stimule les fibroblastes.
Lasers :
– Laser CO2 et Erbium YAG : utilisés pour leur effet photothermique sur l’épithélium vaginal, ces lasers augmentent l’épaisseur, l’élasticité et la fermeté des tissus en stimulant la néocollagénèse et l’angiogenèse.
Bio-inducteurs
Les bio-inducteurs exploitent des substances biologiques pour stimuler les processus de régénération et de réparation des tissus endommagés.
Ils comprennent les techniques suivantes :
- PRP (Plasma Riche en Plaquettes) : libère des facteurs de croissance pour stimuler ainsi la régénération tissulaire et la production de collagène.
- Lipofilling : technique de remplissage utilisant du tissu adipeux pour améliorer la trophicité des tissus, souvent associé au PRP pour améliorer la cicatrisation et la consolidation des greffes adipocytaires.
En combinant différentes méthodes, il est possible d’obtenir des résultats optimaux et d’améliorer la qualité de vie des femmes ménopausées.
Le vieillissement uro-génital chez la femme est un phénomène complexe qui impacte de nombreuses femmes ménopausées. Les traitements disponibles, qu’ils soient classiques ou innovants, offrent des solutions variées pour soulager les symptômes et améliorer le confort quotidien. Les avancées dans le domaine de la médecine régénérative et des thérapies autologues permettent aujourd’hui de mieux prendre en charge ce syndrome et d’apporter des réponses adaptées aux besoins de chaque femme.
Le Dr André Philippe Davody est Chirurgien Urologue, inscrit depuis 1984 au tableau de l’Ordre des Médecins de la ville de Paris, spécialiste en chirurgie générale, en chirurgie urologique ainsi qu’en chirurgie robotique (Da Vinci). Il est également depuis 1999 expert près la Cour Administrative d’Appel de Paris.