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Du fait de ses récidives fréquentes, le cancer de la prostate est aujourd’hui considéré comme une maladie de longue durée, qui doit faire l’objet d’un suivi médical rigoureux pour détecter précocement tout signe de rechute. Les tests génomiques offrent de nouvelles perspectives pour mieux évaluer les risques de récidives lors du diagnostic du cancer, et pour mettre en œuvre un protocole de traitement curatif et préventif adapté à chaque patient.

En permettant de prévoir l’évolution de la maladie, les tests génomiques font d’importants outils décisionnels pour l’équipe médicale et marquent une avancée significative dans la lutte contre le cancer.

 

Le test génomique

Un test génomique est un outil de diagnostic visant à mieux catégoriser un cancer, permettant ainsi de prédire son évolution, d’évaluer ses risques de récidive et de déterminer son agressivité. La catégorisation d’un cancer et la prédiction de son évolution sont essentielles pour définir les risques encourus par le patient au regard de son profil et mettre en œuvre un traitement adapté à la situation.

Ainsi, le test génomique peut, d’une part, orienter l’équipe médicale vers une thérapie radicale si le cancer présente des risques de récidive importants, et, d’autre part, éviter des traitements préventifs lourds lorsque le risque de récidive est faible.

En pratique, les tests génomiques consistent en l’analyse des tissus cancéreux de la prostate, soit à travers une biopsie de la tumeur avant une tumorectomie ou prostatectomie, soit par l’examen des cellules cancéreuses de la prostate après la prostatectomie.

Les tests génomiques ciblent l’analyse de l’expression des gènes des cellules cancéreuses, cette dernière révélant de précieuses informations sur le comportement futur de la maladie, notamment sur sa capacité à évoluer et à migrer, phénomènes révélateurs de son agressivité et des risques de récidive.

De fait, en catégorisant chaque cancer avec précision, les tests génomiques permettent de mieux déterminer l’espérance de vie du patient en l’absence de traitement, la réponse du cancer aux différentes thérapies envisagées, le risque de rechute post-traitement et le risque d’évolution vers des formes métastatiques.

Il existe différents tests génomiques permettant d’éclairer les décisions de l’équipe médicale, chacun présentant des différences notables. Les plus répandus sont l’Oncotype DX, le Prolaris et le Decipher.

 

Le test Oncotype DX pour évaluer les risques de récidive du cancer de la prostate sur 10 ans

Test oncotype DX pour traiter le cancer de la prostateLe test Oncotype DX s’effectue à travers une biopsie de la prostate visant à prélever des cellules cancéreuses durant la phase de diagnostic, avant tout traitement chirurgical. Les tissus prélevés sont analysés pour établir un Genomic Prostate Score, qui s’appuie principalement sur l’examen de quatre éléments : les cellules stromales, les signaux androgènes, la multiplication cellulaire et la prolifération cellulaire.

Cette analyse permet de déterminer dans quelle mesure la maladie est contenue dans l’organe prostatique, sa réponse aux traitements hormonaux et la manière dont l’expression de ses gènes influe sur sa multiplication et prolifération cellulaire, à savoir sa capacité à évoluer vers une forme métastatique.

De fait, les résultats du test Oncotype DX permettent d’évaluer les risques de récidive, de mortalité et d’évolution en métastases sur 10 ans.

 

Le test Prolaris pour évaluer l’agressivité du cancer de la prostate

Test prolaris pour traiter le cancer de la prostateLe test Prolaris permet de mesurer la capacité de prolifération cellulaire du cancer de la prostate afin de déterminer sa vitesse d’évolution et, in fine, son degré d’agressivité. Son premier objectif est d’évaluer les risques de mortalité sur 10 ans dans le cas de cancer chez les patients bénéficiant d’un traitement conservateur ou d’une surveillance active, mais il est désormais également utilisé chez les patients bénéficiant d’un traitement agressif ou d’une prostatectomie.

Le Prolaris permet d’identifier les risques de récidives biochimiques, c’est-à-dire de récidives identifiables à travers une augmentation du taux d’antigènes prostatiques spécifiques. Il peut être effectué à travers une biopsie des tissus cancéreux avant un traitement chirurgical, ou à un examen des cellules cancéreuses après une ablation de la prostate.

 

Le test Decipher pour évaluer les risques d’évolution vers une forme métastatique du cancer de la prostate

Test Decipher Test prolaris pour traiter le cancer de la prostateLe test Decipher vise à étudier l’expression des gènes des cellules cancéreuses pour déterminer les risques d’évolution d’un cancer de la prostate localisé en métastases à la suite d’une radiothérapie ou d’une prostatectomie radicale. L’étude des marqueurs génomiques effectuée à travers ce test vient évaluer le cycle de progression, l’adhésion aux tissus et la mobilité des cellules cancéreuses.

Le test Decipher peut également être utilisé en amont d’une prostatectomie pour évaluer l’intérêt thérapeutique de radiothérapies et chimiothérapies adjuvantes, destinées à réduire les risques de récidive et d’évolution de la maladie vers une forme métastatique. En outre, ce test permet de mieux catégoriser une tumeur cancéreuse pour prédire sa réponse à différentes thérapies et déterminer quel traitement devrait être privilégié.

Les tests génomiques apportent de précieuses informations susceptibles de prédire l’évolution du cancer, afin de déterminer dans quelle mesure une thérapie agressive peut être nécessaire, et dans quels cas le patient peut s’en passer. On tend en effet à considérer que chaque cancer est unique, et que, de fait, les thérapies traditionnelles n’ont pas nécessairement lieu d’être chez tous les patients atteints d’un cancer de la prostate.

Cette maladie se déclarant le plus souvent chez les hommes âgés et progressant généralement lentement, nombre de patients peuvent choisir d’opter pour une surveillance active plutôt que pour une thérapie agressive, et décéderont d’autres causes avant que leur cancer n’ait de graves répercussions sur leur santé.

 

Bibliographie :

  1. https://www.oncotypeiq.com/en-US/prostate-cancer/healthcare-professionals/oncotype-dx-genomic-prostate-score/how-does-it-compare-to-other-tests
  2. https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC5674810/