4/5 - (3 votes)

Le suivi après le traitement du cancer du rein est une étape très importante et fait partie intégrante de votre parcours de soins. L’équipe médicale chargée de vos traitements (oncologue, urologue, médecin traitant, radiothérapeute) organise cette surveillance en se partageant les consultations. Selon les caractéristiques de votre tumeur rénale et vos traitements reçus, ces professionnels s’accordent entre eux, et avec vous, afin de définir le meilleur suivi possible.

Pourquoi est-il important de bien respecter le suivi post-traitement du cancer du rein ?

Le cancer du rein fait partie des pathologies au pronostic réservé. On estime en effet qu’un tiers des patients touchés par cette maladie verront leur cancer évoluer au niveau local ou avec l’apparition de métastases, même après avoir subi une chirurgie de néphrectomie. La surveillance systématique post-cancer permet de repérer au plus vite les premiers signes d’une rechute.

Les risques de récidive sont plus élevés dans les 3 à 5 premières années qui suivent les traitements. C’est pourquoi une surveillance avec des consultations alternées est prévue durant ce laps de temps. Les visites entre vos différents spécialistes et des examens de contrôle permettent de suivre l’évolution de la maladie, de traiter les éventuels effets secondaires, et de s’assurer de l’absence de rechute.

L’espacement des consultations de suivi et le type d’examens de contrôle à prévoir dépendent de chaque tumeur mais aussi des facteurs pronostiques établis. Ces critères permettent d’adapter votre suivi en fonction de votre parcours de santé personnel.

 

Cancer du rein

 

Organisation des consultations de suivi après-cancer

Les consultations de suivi pour le cancer rénal sont habituellement à maintenir pendant 5 ans après la fin des traitements. En règle générale, leur espacement est prévu comme suit :

  • tous les 4 à 6 mois pendant 3 ans ;
  • puis, une fois par an pendant 2 ans.

Les visites de suivi sont réparties entre les différents acteurs de votre parcours de santé. Ainsi, vous verrez en alternance chaque médecin qui a pris part à votre traitement.

Par exemple : 4 mois après la fin de vos traitements, vous rencontrez votre oncologue médicale. Puis, 4 mois plus tard, votre urologue. Si vous avez reçu de la radiothérapie, vous rencontrez votre radiothérapeute encore 4 mois après. Et ainsi de suite.

En somme : vous voyez chaque professionnel de santé ayant pris part à votre traitement au moins une fois par an.

 

Visites de suivi après tumeur du rein : le déroulement

Lors d’un rendez-vous de surveillance, le professionnel de santé que vous consultez procède à un interrogatoire concernant notamment les effets secondaires indésirables du traitement que vous avez reçu. Vous aurez l’occasion de discuter également de votre capacité d’adaptation à ces signes cliniques et de votre vie après cancer. Il posera aussi des questions sur votre mode de vie depuis la fin des traitements, ainsi que sur votre alimentation.

Après l’interrogatoire, il est fréquent que le médecin réalise un examen clinique. La plupart du temps, celui-ci comprend une palpation abdominale, une palpation du bas du dos et du flanc, et un examen de la cicatrice de chirurgie pour contrôler sa bonne cicatrisation.

 

Examens d’imagerie de suivi post-cancer du rein

Pour compléter les visites de suivi après-cancer, il est fréquent que vos médecins vous proposent de réaliser des examens complémentaires.  Les examens demandés viseront à surveiller les risques de récidive du cancer du rein peuvent être :

  • des analyses sanguines pour contrôler notamment la fonction rénale et la fonction hépatique ;
  • une échographie abdominale pour contrôler la bonne santé du rein non opéré ;
  • un scanner abdominal qui permet, en plus de contrôler le rein non opéré, de repérer toute modification de l’abdomen, notamment sur le foie ;
  • une radiographie pulmonaire pour s’assurer de l’absence de métastases aux poumons.

 

Si vos facteurs pronostiques indiquent un risque de récidive moyen à élevé, il est possible que vous deviez réaliser ces examens de surveillance plus souvent. C’est surtout le cas en présence d’une tumeur du rein de gros volume, et/ou lorsque la maladie a envahi les ganglions lymphatiques.

Après avoir subi une néphrectomie partielle ou élargie, les modalités de suivi sont inchangées. Un scanner postopératoire est souvent demandé dans les 4 à 6 mois suivant une néphrectomie partielle pour servir de référence.

En cas de chirurgie laparoscopique, il n’y a pas de protocole de surveillance spécifique et c’est votre équipe médicale qui décide des modalités de votre surveillance. Si votre médecin découvre l’apparition d’une rechute de votre cancer du rein, il discutera avec vous de la meilleure stratégie de soins à adopter.

 

Rechute du cancer du rein : les facteurs pronostiques

Selon la plupart des spécialistes, les délais et pourcentages de récidive de la maladie sont étroitement liés au stade de la tumeur initiale ainsi que de la présence d’une atteinte ganglionnaire.

Les facteurs pronostiques corrélés à la récidive du cancer du rein peuvent être :

  • le volume de la tumeur ;
  • le grade nucléaire ;
  • le type histologique de la tumeur ;
  • la présence de nécrose tumorale ;
  • l’atteinte de la voie excrétrice ;
  • l’état général du patient ;
  • l’expression de Ki-67 en anatomopathologie ;
  • la ploïdie cellulaire.

 

La récidive intervient souvent dans les 3 à 5 années qui suivent la chirurgie pour cancer du rein. Dans de très rares cas, la rechute de la maladie peut survenir bien à distance des traitements.

Par ailleurs, l’apparition de métastases peut toucher n’importe quel organe du corps humain : poumons, cœur, pancréas, vessie, langue, etc. Toutefois, les métastases de récidive de cancer du rein touchent le plus souvent les poumons, les os, le foie, le cerveau, le rein non atteint, la glande surrénale ainsi que la loge de néphrectomie.

 

Bon à savoir :

N’attendez pas votre prochaine consultation prévue pour signaler à votre équipe médicale tout nouveau signe clinique et tout symptôme qui perdure. En cas de maux de tête, troubles de la mémoire, toux persistante, contactez votre médecin pour un rendez-vous.