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L’ablation de la vessie, la cystectomie, et la chirurgie de reconstruction urinaire qui la complète représente une chirurgie lourde qui expose à un certain nombre de complications.

Au cours de l’opération ou dans les suites à court terme, les complications peuvent être en relation avec :

  • L’anesthésie, qui est souvent prolongée ;
  • Une hémorragie d’origine chirurgicale ;
  • Des complications thrombo-emboliques à type de phlébite ou d’embolie pulmonaire ;
  • Des complications intestinales notamment à type d’occlusion ;
  • Des plaies aux organes de voisinage ;
  • Des complications infectieuses du site opératoire.

 

Les suites de cette chirurgie lourde sont habituellement assurées en unité de soins intensifs post chirurgicale dans les premiers jours suivant la chirurgie.

Les douleurs postopératoires sont habituellement bien calmées par l’administration de médicaments antidouleur.

 

Les effets de l’intervention sur la miction

La chirurgie du cancer de la vessie peut affecter le mode selon lequel le patient urine.

Si une cystectomie partiale a été réalisée, la capacité vésicale restante peut-être diminuée et les mictions nécessairement plus fréquentes.

S’il s’est agi d’une cystectomie radicale et totale, une chirurgie de reconstruction de l’appareil urinaire a été nécessaire.

Les dérivations urinaires continentes ou non continentes peuvent conduire à des complications à type d’infection, de fuites malgré les moyens d’appareillage utilisés, de formation de calculs, d’obstruction au niveau de l’appareil urinaire.

Les changements physiques en relation avec l’ablation de la vessie et la réalisation d’une dérivation urinaire peuvent affecter la qualité de vie.

 

La sexualité après cystectomie totale chez l’homme

Au cours de la cystectomie totale chez l’homme, la prostate et les vésicules séminales sont également retirées solidairement avec la vessie.

Puisque la majeure partie du sperme est constituée par la sécrétion de la prostate et des vésicules séminales, si l’homme récupère une fonction sexuelle après l’intervention, il n’y a en tout cas plus de sperme émis au moment de l’orgasme. L’orgasme peut en effet persister mais il est habituellement « sec ».

Cette chirurgie du cancer nécessairement extensive n’est souvent pas compatible avec la préservation des structures vasculaires et nerveuses qui permettent d’obtenir l’érection.

Cependant, chez certains hommes, des érections réapparaissent après cette chirurgie, susceptibles de permettre la reprise de l’activité sexuelle.

Plus le patient est jeune, plus ses possibilités de récupération d’érections utilisables existent.

Les nouvelles techniques chirurgicales dans les cas favorables, permettent de réaliser une préservation des bandelettes vasculo-nerveuses de l’érection analogue à celle réalisée au cours de la prostatectomie radicale pour cancer de la prostate.

 

La sexualité après cystectomie totale chez la femme

L’ablation de la vessie chez la femme s’accompagne souvent de l’ablation de l’appareil génital et notamment d’une partie de la paroi vaginale.

Cette réduction de la cavité vaginale peut rendre l’activité sexuelle inconfortable chez un certain nombre de femmes. Cependant, habituellement, la reprise de l’activité sexuelle complète est possible.

Une chirurgie de reconstruction vaginale est également possible.

La cystectomie totale peut également affecter la capacité de la femme à avoir un orgasme s’il y a eu une lésion des pédicules vasculaires qui cheminent de part et d’autre du vagin.

Si l’ablation de la vessie s’est accompagnée de l’ablation de l’urètre, il est possible que le clitoris ait perdu une partie de son apport vasculaire, ce qui peut compromettre également la fonction sexuelle.

 

La sexualité avec une dérivation urinaire

La présence d’une dérivation urinaire peut affecter la sexualité des deux partenaires.

Il est important que la poche soit fixée correctement et qu’elle ait été vidée avant l’activité sexuelle pour diminuer les risques de fuite d’urine au moment du rapport.

Il est conseillé aussi de choisir des positions sexuelles qui permettent d’éviter que le partenaire soit confronté directement à la poche.