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La vessie hyperactive se caractérise par des envies soudaines d’uriner non contrôlables. Très invalidante, cette pathologie de la vessie touche de nombreuses personnes et a tendance à se manifester avec l’âge. Voici les symptômes, les causes et les options de traitement de cette affection.

 

Qu’est-ce qu’une vessie hyperactive ?

Les patients atteints d’une vessie hyperactive souffrent d’envies soudaines et incontrôlées d’uriner.

La vessie hyperactive entraîne des besoins importants et urgents d’uriner, même si la vessie n’est pas entièrement remplie (capacité maximale allant de 400 à 600 ml). Elle peut se manifester par le besoin fréquent et régulier d’aller uriner la journée ou la nuit. Si ces besoins immédiats d’aller aux toilettes ne sont pas satisfaits (impossibilité de trouver des toilettes, par exemple), la vessie hyperactive peut provoquer des incontinences ou des fuites urinaires.

La vessie hyperactive peut toucher indifféremment les femmes ou les hommes. Ce phénomène a tendance à apparaître avec l’âge.

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Vessie hyperactive : causes et facteurs de risque

La vessie hyperactive est causée par un resserrement des parois internes de la vessie. Normalement, la vessie s’étire au fur et à mesure qu’elle se remplit pour s’étendre, grâce à l’urètre et au détrusor (le muscle vésical). Après avoir uriné, elle se resserre. L’envie d’uriner se fait sentir quand le détrusor se resserre, au moment où la vessie atteint sa capacité maximale de remplissage.

Mais en présence d’une vessie hyperactive, le détrusor se resserre, peu importe son niveau de remplissage. C’est ce qui provoque l’envie d’uriner même quand la vessie n’est pas totalement pleine.

Plusieurs facteurs de risque peuvent entraîner une vessie hyperactive. Les plus fréquents sont :

  • une infection urinaire ;
  • des calculs rénaux ;
  • des troubles du système nerveux ;
  • une forte consommation de caféine…

 

Il est possible de prévenir la vessie hyperactive en limitant la consommation de certaines boissons ou aliments, comme :

  • le café ;
  • le thé ;
  • l’alcool ;
  • les boissons gazeuses ;
  • les jus de fruits ;
  • certains fruits (notamment les agrumes) ;
  • les plats épicés ;
  • le chocolat ;
  • le vinaigre…

 

Par ailleurs, certains facteurs comme le surpoids, la grossesse, ou encore la ménopause peuvent favoriser la survenue de ces envies pressantes d’uriner. Pour éviter les réveils nocturnes, il est aussi conseillé de limiter sa consommation de boissons après le dîner, et d’aller aux toilettes avant de se coucher.

 

Vessie hyperactive : les symptômes

La vessie hyperactive provoque plusieurs symptômes. Les plus courants sont :

  • des besoins pressants d’uriner (avec l’appréhension de ne pas pouvoir se rendre aux toilettes ou de ne pas en trouver) ;
  • des envies très fréquentes de se rendre aux toilettes même en l’absence du remplissage total de la vessie ;
  • des réveils nocturnes pour aller uriner ;
  • des incontinences urinaires ou des fuites urinaires en cas d’impossibilité de se rendre aux toilettes.

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Vessie hyperactive : les traitements

Si les recommandations en matière de changement de ses habitudes de vie (boissons, alimentation) ne suffisent pas, il est temps d’envisager des traitements. Il existe plusieurs options de prise en charge pour traiter la vessie hyperactive.

 

Médicaments pour soigner la vessie hyperactive

La première option repose sur l’administration d’un traitement médicamenteux adapté. Il en existe plusieurs types capables de détendre le muscle de la vessie : antimuscariniques et agonistes bêta-3. Ces médicaments permettent d’augmenter la capacité de volume de la vessie pour réduire les envies trop fréquentes d’aller aux toilettes. Il est aussi possible de combiner plusieurs médicaments entre eux si la prise d’un seul médicament ne donne pas de résultats. Le mode d’administration diffère en fonction du médicament prescrit : voie orale, gel, patch transdermique…

Les antimuscariniques peuvent entraîner des effets secondaires inconfortables, notamment chez les personnes. Ils peuvent provoquer une sécheresse buccale ou oculaire, des étourdissements, une constipation, une somnolence…

Il est parfois nécessaire d’essayer plusieurs médicaments avant de trouver le traitement avec le meilleur ratio bénéfices/tolérance.

Rééducation de la vessie hyperactive

La rééducation vésicale est une technique qui permet de réduire la fréquence des mictions et donc, de mieux contrôler sa vessie. Elle repose sur l’observation et la compréhension des mécanismes qui provoquent l’envie d’aller aux toilettes, et sur la mise en place de nouvelles habitudes.

 

Botox de la vessie hyperactive

En cas d’échec des traitements médicamenteux, il est possible de réaliser des injections de botox pour relaxer le muscle de la paroi de la vessie et diminuer les envies urgentes et les risques d’incontinence ou de fuites urinaires. Le geste est réalisé sous cystoscopie, sous anesthésie locale. Toutefois, le résultat n’est pas définitif et il faudra renouveler les injections à intervalle régulier. L’effet du botox dure en moyenne six mois.

Votre médecin évaluera l’efficacité de ce traitement et le soulagement des signes cliniques. Si l’urine a du mal à s’évacuer, il sera peut-être nécessaire d’avoir recours à un cathéter provisoire.

 

Stimulation nerveuse de la vessie hyperactive

Cette méthode permet de « brouiller » les signaux entre votre vessie et votre cerveau pour limiter l’envie fréquente d’uriner, et pour permettre à la vessie de fonctionner normalement.

Elle peut être appliquée sur deux nerfs différents :

  • La stimulation du nerf tibial consiste à placer en transcutanée des électrodes de surface sur la peau en bas de la jambe, près de la cheville, pour contrôler les signaux qui fonctionnent mal.
  • La stimulation du nerf sacré (ou neuromodulation sacrée) qui régit les signaux émis entre la moelle épinière et la vessie. Ce procédé invasif se pratique par geste chirurgical et consiste à implanter un stimulateur sous la peau en bas du dos au niveau de la racine nerveuse S3 qui innerve principalement le détrusor. Ce stimulateur est connecté à un stimulateur cardiaque portatif afin d’envoyer des impulsions au nerf sacré. En cas de bénéfices, il est possible d’implanter dans un second temps chirurgical un stimulateur cardiaque pour réguler le rythme nerveux.

 

Chirurgie de la vessie hyperactive

Le recours à la chirurgie est rare, et plutôt réservé aux cas les plus sévères. Deux opérations sont alors possibles : la cystoplastie d’augmentation de vessie et la dérivation urinaire. La solution chirurgicale n’est cependant pas le traitement de référence et n’est recommandée qu’en cas d’échecs des autres thérapeutiques.