Les injections intracaverneuses sont efficaces pour traiter les hommes qui souffrent de troubles de l’érection et qui ne peuvent pas prendre ou qui ne sont pas satisfaits des médicaments oraux comme le Viagra, le Cialis (Tadalafil) ou le Levitra. Elles consistent à s’injecter soi-même, dans le pénis, un médicament qui va provoquer l’érection. Ce médicament est généralement de la prostaglandine, mais il peut être associé à d’autres substances pour booster son effet. Toutefois, cette technique n’est pas toujours efficace ou bien tolérée. Il existe heureusement quelques méthodes capables d’améliorer l’effet des injections intracaverneuses pour retrouver une érection satisfaisante.
1. Varier les sites d’injections intracaverneuses
En injectant le médicament toujours au même endroit, du tissu fibreux cicatriciel peut se former à l’intérieur du corps caverneux. Ce tissu limite la répartition du traitement dans les corps caverneux et peut réduire l’efficacité des injections intracaverneuses. Il est donc nécessaire de varier le site d’injection à chaque fois, en alternant le côté gauche et le côté droit, en changeant de niveau entre la base du pénis et la zone plus proche du gland. Ainsi, la substance se répartit mieux et l’érection sera optimisée.
2. Augmenter les doses d’injections intracaverneuses
Si la dose prescrite par votre médecin n’est pas suffisante pour obtenir une érection satisfaisante, il est possible d’essayer d’augmenter peu à peu les doses injectées. En France, les produits Edex ou Caverject existent en 10 et 20 mg. Lorsque la dose de 20 mg est atteinte, on peut augmenter progressivement le dosage et cela de deux façons :
- en deux injections (une injection de 20 mg + une injection de 5, 10, 15 ou 20 mg)
- en injectant deux fois de suite 20 mg en respectant un temps de « pause », la 2e injection intervenant alors au moment où l’érection commence à retomber.
3. Associer un deuxième médicament aux injections intracaverneuses
Un autre moyen d’améliorer l’efficacité des injections intracaverneuses est d’associer un second médicament à la prostaglandine, de façon à booster son action. Il peut s’agir de :
- La papavérine : un traitement qui agit sur le même mécanisme que les médicaments oraux en inhibant l’enzyme qui dégrade le GMPc, une molécule qui favorise la relaxation des muscles lisses du pénis et donc l’afflux sanguin.
- La phényléphrine : un traitement qui agit en bloquant les récepteurs alpha-adrénergiques, impliqués dans la contraction des muscles lisses de la verge et donc du freinage de l’érection.
Ces deux médicaments peuvent être prescrits par votre médecin, et associés à la prostaglandine avant de procéder à l’injection.
4. Rééduquer les tissus caverneux
Chez certains patients, les tissus caverneux peuvent être moins souples et se cicatriser. C’est le cas notamment en présence de diabète ou d’utilisation prolongée du traitement par injections intracaverneuses pour les troubles érectiles. En conséquence, la réponse des tissus à l’injection est moins favorable, avec un impact sur la qualité de l’érection.
Dans ce cas, il est tout à fait possible de rééduquer les tissus caverneux pour les revitaliser et stimuler la formation de nouveaux vaisseaux sanguins.
Deux techniques sont possibles en ce sens :
- La traction thérapie : qui consiste à utiliser un appareil appelé vacuum ou pompe à érection tous les jours. Ce dispositif crée un vide autour du pénis et engendre une érection par aspiration du sang. L’érection est maintenue par un anneau placé à la base du pénis. La traction thérapie améliore l’oxygénation des tissus caverneux en les étirant.
- Les injections de Plasma Riche en Plaquettes (PRP) : cette technique de médecine régénérative consiste à injecter du PRP à partir du sang du patient. Les facteurs de croissance contenus dans les plaquettes vont stimuler la régénération des tissus caverneux et encourager la formation de nouveaux vaisseaux sanguins. Il s’agit d’un traitement uniquement réalisé par un médecin urologue.
Ces deux méthodes permettent d’améliorer ou de retrouver l’efficacité des injections intracaverneuses qui a pu être perdue.
5. Augmenter l’efficacité des injections intracaverneuses par un anneau pénien
Enfin, la dernière technique qui permet de potentialiser l’efficacité des injections intracaverneuses est l’utilisation d’un anneau pénien (cock ring). Ce dispositif est un anneau en silicone ou en métal, qui doit être placé à la base du pénis. Il exerce une pression sur les veines pour ralentir le retour veineux du sang et prolonger l’érection. Le cock ring peut être utilisé pour compléter et renforcer l’effet de l’injection intracaverneuse. Il faut cependant être prudent et veiller à ne pas le conserver plus de 30 minutes pour éviter tout risque de complication.
Les injections intracaverneuses sont un traitement efficace contre la dysfonction érectile, mais elles peuvent parfois être insuffisantes. Certains moyens permettent heureusement d’améliorer leur efficacité en variant le site d’injection, en augmentant les doses injectées, en associant un second médicament, en rééduquant les tissus caverneux ou en utilisant en anneau pénien. Toutes ces techniques peuvent booster l’érection et aider à retrouver une vie sexuelle épanouie. Pour trouver la solution la plus adaptée à votre situation, il est cependant nécessaire d’être suivi par un médecin urologue.
Le Dr André Philippe Davody est Chirurgien Urologue, inscrit depuis 1984 au tableau de l’Ordre des Médecins de la ville de Paris, spécialiste en chirurgie générale, en chirurgie urologique ainsi qu’en chirurgie robotique (Da Vinci). Il est également depuis 1999 expert près la Cour Administrative d’Appel de Paris.