La Food and Drug Administration (FDA), a approuvé récemment la première hormonothérapie orale pour soigner le cancer de la prostate avancé. L’Orgovyx (lugolix), l’objet de cette approbation aux États-Unis, est donc actuellement le premier et seul médicament d’hormonothérapie orale capable de réduire la testostérone.
Perspectives de l’Orgovyx dans le traitement du cancer avancé de prostate
Un vaste essai mondial a porté sur plus de 900 patients porteurs d’un cancer de la prostate avancé. Il visait à évaluer l’efficacité et l’innocuité d’Orgovyx. Les hommes ont reçu, au hasard, de l’Orgovyx 1 fois par jour ou du Leuprolide tous les 3 mois, et ce durant 48 semaines. Les résultats de cette étude ont révélé que les patients traités avec l’Orgovyx présentaient un niveau de castration de l’ordre de 96,7 %.
L’un des scientifiques explique que le traitement médical par Orgovyx a été mieux toléré qu’un traitement par injection, et qu’il a permis par ailleurs de réduire le taux de testostérone de manière plus importante. Ce qui constitue déjà une découverte très intéressante, puisque cela pourrait faciliter la prise du traitement du cancer de la prostate avancé avec une efficacité supérieure.
La seconde découverte marquante porte sur les facteurs de risques cardiovasculaires. En effet, l’un des auteurs principaux précise que la grande majorité des hommes (90 %) qui reçoivent ces traitements présentent au moins un facteur de risque cardiovasculaire. Il peut s’agir d’un tabagisme, d’un diabète, d’une pression artérielle trop haute, d’une maladie cardiovasculaire antérieure ou d’un surpoids.
Le traitement par Orgovyx a été corrélé à une baisse de 54 % de tous les évènements cardiovasculaires marquants par rapport au traitement par Leuprolide. Cela laisse imaginer les bénéfices que présenterait un tel traitement oral pour les patients patients dans le cadre de leur prise en charge thérapeutique.
Ce traitement oral ouvre de nouvelles perspectives pour traiter certains patients atteints de tumeurs avancées de la prostate et discuter de la thérapie de privation d’androgènes.
Orgovyx : moins d’effets secondaires invalidants et un mode d’administration plus facile ?
L’auteur explique aussi que depuis plus de 70 ans, les spécialistes connaissent les bienfaits supérieurs de la radiothérapie prostatique lorsque les taux de testostérone sont bas chez les patients touchés par un cancer prostatique avancé et chez certains patients atteints d’un cancer de prostate localisés et traités par radiothérapie. Toutefois, cela représente un risque plus élevé de voir apparaître certains effets secondaires consécutifs aux rayons, en présence d’un dosage hormonal plus réduit. C’est le cas des bouffées de chaleur, d’une réduction de la qualité de la fonction sexuelle, et même parfois, un impact sur la densité osseuse.
Durant l’essai, un sous-groupe de près de 200 hommes traités avec l’Orgovyx était plus susceptible de constater un retour à des chiffres normaux de testostérone après la fin du traitement oral. Les résultats ont montré que 53 % des sous-groupes ayant reçu l’Orgovyx ont observé un retour à des taux normaux de testostérone dans les 3 mois qui ont suivi l’arrêt du traitement, contre 3 % chez les patients traités par le Leuprolide.
Il existe donc une probabilité de récupération de la testostérone flagrante chez les patients traités avec l’hormonothérapie orale durant 3, 6 et même 12 mois.
Par ailleurs, les scientifiques pointent du doigt la facilité d’un tel traitement pour les patients. En effet, il est moins contraignant de prendre une pilule orale plutôt qu’une injection, et les hommes touchés par la maladie prostatique seraient possiblement plus enclins à en bénéficier. Les traitements médicaux présents aujourd’hui sur le marché ont un mode d’administration différent. Ils sont pris soit en injection dans le muscle, soit en injection sous la peau. Cela implique donc une contrainte de rendez-vous dans un établissement de soins du cancer.
Conclusions finales sur l’Orgovyx
Les résultats de cette étude sont donc très encourageants, et laissent entrevoir la possibilité d’un nouveau traitement de référence pour le traitement des cancers de la prostate avancés pour compléter l’arsenal thérapeutique déjà présent en France.
Vidéo explicative sur l’Orgovyx (anglais):
Bibliographie :
Cure Today – Approval of Orgovyx ‘Extremely Significant’ for Patients with Advanced Prostate Cancer

Le Dr André Philippe Davody est Chirurgien Urologue, inscrit depuis 1984 au tableau de l’Ordre des Médecins de la ville de Paris, spécialiste en chirurgie générale, en chirurgie urologique ainsi qu’en chirurgie robotique (Da Vinci). Il est également depuis 1999 expert près la Cour Administrative d’Appel de Paris.