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Les traitements du cancer de la prostate sont susceptibles d’altérer la vie sexuelle des patients, mais il existe des solutions qui permettent de limiter ces effets (exposées dans un autre chapitre). Le patient doit dès lors être suivi à la suite de ces traitements, afin de permettre la meilleure prise en charge de leurs effets secondaires.

 

Principales méthodes de traitement du cancer de la prostate

Le protocole des traitements et le calendrier de sa mise en œuvre sont définis par une équipe conduite par l’urologue. Ces traitements sont fonction du type et de l’étendue du cancer de la prostate, de ses caractéristiques, des risques qui lui sont liés ainsi que de l’âge et des préférences du patient.

Il en existe trois types principaux :

La prostatectomie

Ce traitement à visée curatrice du cancer de la prostate, le plus fréquemment proposé, réalise l’ablation de la prostate et des vésicules séminales par ouverture de l’abdomen ou par cœlioscopie – robot assistée dans notre pratique – avec des ouvertures minimes.

La radiothérapie

L’irradiation a pour but d’éliminer les cellules cancéreuses et elle est indiquée en cas de cancer localisé, en alternative à la chirurgie. C’est également un traitement à visée curatrice du cancer de la prostate.

La radiothérapie conformationelle, idéalement en modulation d’énergie utilise des rayons X et elle est couplée à une hormonothérapie de durée variable en fonction des protocoles et des caractéristiques du cancer chez chaque patient, pouvant aller jusqu’à 2 ans.

La curie thérapie interstitielle ou brachythérapie consiste à placer des grains radioactifs directement et sous anesthésie dans la prostate pour irradier la tumeur cancéreuse en limitant les dommages collatéraux.

L’hormonothérapie

Elle effondre le taux de testostérone dans le sang. Le cancer de la prostate est une tumeur hormono-dépendante : la castration stoppe – temporairement –  la croissance des cellules. C’est un traitement palliatif et non curatif du cancer de la prostate.

On peut procéder – rarement aujourd’hui – par ablation des testicules ou tout au moins de la pulpe testiculaire qui sécrète les hormones ( pulpectomie bilatérale), ou le plus souvent  par castration chimique en utilisant des médicaments inhibant la production de la testostérone. Un traitement hormonal isolé est réservé aux patients âgés ou ne pouvant pas être opérés et aux formes diffuses, métastasées de la maladie.

 

Effets secondaires de la prostatectomie

Troubles de l’érection

Si le cancer n’est pas trop étendu et localisé dans la glande prostatique, le chirurgien préserve en fonction des conditions locales les bandelettes vasculo-nerveuses de l’érection et la fonction érectile peut alors être maintenue chez 40 à 80% des patients. La récupération sexuelle peut intervenir dans les deux ans qui suivent l’intervention  avec la réapparition spontanée des érections, ou le plus souvent induites par des traitements.

Si les nécessités du contrôle de la maladie cancéreuse l’exigent, le chirurgien sacrifie les bandelettes vasculo-nerveuses. Le recours à des traitements est alors indispensable pour permettre au patient d’obtenir des érections utilisables.

L’urologue pourra conseiller les traitements permettant de pallier en grande partie à ces problèmes.

Troubles d’éjaculation

L’opération supprime toujours l’éjaculation du sperme, mais le patient conserve cependant le plaisir orgasmique.

Les capacités de procréation étant atteintes, il convient, en cas de volonté de reproduction, de déposer du sperme avant l’intervention dans une banque de sperme.

Troubles de la libido

La libido risque d’être affectée par les effets secondaires de certains traitements ainsi que par les angoisses antérieures ou postérieures aux interventions.

Autres séquelles possibles de la chirurgie

– Des fuites incontrôlées d’urines sont fréquentes dans les semaines suivant l’intervention, mais régressent habituellement spontanément ou après rééducation/gymnastique périnéale et/ou médications.

Il ne faut pas perdre de vue que tous les traitements à visée curatrice du cancer de la prostate peuvent entraîner des séquelles urinaires et/ou sexuelles.

Effets secondaires de la radiothérapie

Les effets secondaires dépendent de la localisation et du volume irradié ainsi que de la dose de radiations.

Troubles d’érection

Les nerfs érectiles et les tissus vasculaires érectiles sont également irradiés. Les troubles de l’érection dépendent de la dose de rayons administrée, de l’âge et de la qualité de la sexualité du patient avant l’intervention.

La fonction érectile diminue graduellement durant 2 ans après la radiothérapie, mais, près de la moitié des patients conservent leurs capacités dans les années qui suivent. Pour les autres, l’urologue est amené à conseiller des traitements pour pallier en grande partie à ces problèmes.

Troubles d’éjaculation

L’éjaculation du sperme est également souvent diminuée voir supprimée par l’irradiation.

Ceci n’empêche pas le ressenti d’un orgasme « sec » assez satisfaisant pour la sexualité du patient.

Troubles de la libido

Mêmes effets que ceux exposés pour la prostatectomie.

Autres troubles possibles durant les quelques mois suivant l’opération

– Une radioactivité des urines ou du sang persiste temporairement après curiethérapie.

– Des difficultés pour uriner, liées à une inflammation de la vessie et de l’urètre, doivent conduire le patient à beaucoup boire ; l’urologue peut lui administrer des alpha-bloquants. La pérennisation ou l’accentuation des troubles, souvent associés à l’émission d’urines sanglantes (hématuries) correspond à la séquelle classique de la radiothérapie : la cystite radique.

– Des oedèmes résultent d’une obstruction lymphatique et d’une rétention d’eau.

– Des difficultés pour aller à la selle ou la présence de sang dans ces dernières, sont la conséquence d’une inflammation du rectum qui peut également se pérenniser sous la forme d’une rectite radique

– Des problèmes intestinaux ou des diarrhées peuvent apparaitre suite aux effets locaux des irradiations.

– Des rétrécissements de l’urètre ont également été signalés.

 

Effets secondaires de l’hormonothérapie

Troubles sexuels

Supprimant la sécrétion de la testostérone, elle entraîne une perte de libido et une impuissance pour lesquelles il existe des traitements adaptés pour les patients motivés.

Autres effets secondaires des traitements agissant sur la testostérone

On signale les possibles effets suivants :

– Fatigue, baisse du tonus, adynamie, anxiété, sautes d’humeur, migraines et bouffées de chaleur.

– Baisse de la masse musculaire, de la pilosité et augmentation de la masse graisseuse.

– Ostéoporose

– Résistance à l’insuline (pouvant interférer avec les traitements d’un diabétique).

– Oedèmes, hypertension, arythmie cardiaque ou lésions au foie sont également signalés.

 

Quelques éléments bibliographiques

Effets secondaires des prostatectomies

http://www.e-cancer.fr/cancerinfo/les-cancers/cancers-de-la-prostate/la-prostatectomie-totale/les-effets-secondaires

http://www.cancer.ca/fr-ca/cancer-information/cancer-type/prostate/treatment/surgery/potential-side-effects/?region=qc

http://urofrance.org/lurologie-grandpublic/urologie-expliquee-aux-patients/interventions-urologiques/prostatectomie-totale-flash.html

Effets secondaires des radiothérapies

http://urofrance.org/lurologie-grandpublic/urologie-expliquee-aux-patients/interventions-urologiques/curietherapie-prostatique-flash.html

http://www.e-cancer.fr/cancerinfo/les-cancers/cancers-de-la-prostate/la-radiotherapie-externe/les-effets-secondaires

Effets secondaires des hormonothérapies

http://www.cancer.ca/fr-ca/cancer-information/cancer-type/prostate/treatment/hormonal-therapy/potential-side-effects/?region=qc

http://fr.medipedia.be/cancer-prostate/testimonial_effets-secondaires-hormonotherapie