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Le cancer de la prostate est le cancer le plus courant chez les hommes en France. On diagnostique près de 54 000 nouveaux cas chaque année. En fonction du type de tumeur prostatique et de l’avancée de la maladie, la prise en charge peut consister à réaliser d’abord une simple surveillance active ou à entreprendre d’emblée un traitement curatif.

Le cancer de la prostate se développe habituellement chez des patients âgés de plus de 50 ans. Il peut survenir chez des hommes plus jeunes, mais cela reste rare. L’incidence de la maladie augmente avec l’âge, et c’est bien souvent aux alentours de 70 ans que l’on réalise le diagnostic.

Cancer de la prostate : les facteurs de risque

Les origines du cancer de la prostate sont encore mal déterminées. On sait toutefois que les antécédents familiaux constituent un facteur de risque avéré.
L’origine ethnique fait aussi partie des facteurs de risque. On observe en effet un risque plus élevé chez les hommes d’origine antillaise et africaine.
De plus, l’exposition à des pesticides utilisés en agriculture est également une des causes connues, capable d’augmenter le risque de cancer de la prostate.

cancer de la prostate

 

Les différents types de cancer prostatique

La grande majorité des cancers de la prostate sont des adénocarcinomes (95 %). Il s’agit de tumeurs qui prennent naissance à partir des cellules qui sécrètent le liquide séminal, dans la zone périphérique de la prostate située contre le rectum. Les cellules à l’origine de la maladie sont sensibles à la testostérone, l’hormone sexuelle chez les hommes. Les cancers qui prennent naissance à partir de ces cellules le sont aussi. C’est pour cette raison que l’on a recours à des traitements qui bloquent l’action des hormones masculines pour traiter la pathologie.

D’autres formes de cancers de la prostate existent, mais celles-ci sont plus rares. On distingue :

  • le carcinome à cellules transitionnelles, qui touche la couche superficielle de la prostate et provient généralement de la vessie ;
  • le sarcome de la prostate, qui prend naissance dans les cellules musculaires de la prostate et qui touche plutôt des patients entre 40 et 50 ans ;
  • les tumeurs indifférenciées à petites cellules, qui peuvent entraîner des malaises et une confusion mentale.

Il arrive parfois que la prostate soit envahie par un cancer touchant les globules blancs. C’est le cas des leucémies, d’une maladie de Hodgkin ou d’un lymphome non hodgkinien.

Spécificités de l’adénocarcinome de la prostate et adénome de la prostate

L’adénocarcinome de la prostate doit être différencié de l’adénome de la prostate (ou hypertrophie bénigne de la prostate). L’adénome est une pathologie qui affecte la grande majorité des hommes âgés de plus de 70 ans, et qui se caractérise par une augmentation bénigne de la taille de la prostate. Cette maladie touche la zone transitionnelle, la partie centrale de la glande. Elle n’évolue pas en maladie cancéreuse.

 

Diagnostic du cancer prostatique

Quand et pourquoi consulter un urologue?

Le diagnostic de cancer de prostate repose sur plusieurs étapes :

La consultation avec le médecin urologue : celui-ci conduit un interrogatoire pour connaître les symptômes et l’histoire du patient. Puis, un toucher rectal permet de palper la présence éventuelle d’une anomalie de la prostate. En cas de doute, il prescrit un bilan sanguin pour faire doser le taux de PSA, le marqueur tumoral des tumeurs prostatiques.

En présence d’une anomalie durant ces premières étapes, l’urologue programme une biopsie prostatique pour analyser des échantillons de tissus de la lésion suspecte. Les résultats de la biopsie permettent de confirmer le diagnostic de cancer et de visualiser son type, sa taille, son stade…

En cas de biopsie de prostate positive (les résultats confirment la présence d’un cancer de la prostate), le médecin peut demander des examens complémentaires dans le cadre d’un bilan d’extension. Celui-ci peut comprendre une IRM pelvienne et prostatique, un scanner TAP, un TEP-Scanner ou encore une scintigraphie osseuse pour contrôler la propagation de la pathologie et la présence éventuelle de métastases dans d’autres parties du corps.

L’ensemble de ces résultats permettent aux spécialistes du cancer de discuter de votre dossier durant une Réunion de Concertation Pluridisciplinaire (RCP) afin de choisir un plan de traitement personnalisé.

 

La surveillance active

Si le cancer prostatique est localisé et non symptomatique, l’équipe médicale peut proposer une surveillance active. Cela consiste à réaliser des examens à intervalle régulier, comme le dosage sanguin du PSA, pour surveiller l’évolution de la maladie et l’apparition des premiers symptômes.

Certains types de tumeurs évoluent lentement. La surveillance active permet alors de différer le début de la prise en charge thérapeutique pour réduire les effets secondaires liés aux traitements du cancer. Si l’évolution est lente, cela permet de conserver une qualité de vie optimale le plus longtemps possible.

En cas d’élévation du taux de PSA ou d’apparition de signes cliniques, une réévaluation est nécessaire pour mettre en place les traitements curatifs.

 

Les traitements curatifs du cancer de la prostate

Il existe différents traitements du cancer de la prostate qui peuvent être instaurés seuls ou associés entre eux pour une meilleure efficacité, lorsque cela est nécessaire et possible. Les traitements curatifs de référence reposent habituellement sur la chirurgie, la radiothérapie externe, la radiothérapie, l’hormonothérapie et la chimiothérapie.*

Si la décision des traitements du cancer de la prostate s’effectue en RCP, elle dépend aussi du patient. En effet, votre équipe médicale ne pourra vous imposer un traitement sans votre consentement. Votre avis est pris en compte, notamment lorsqu’il s’agit de décider d’une surveillance active ou de débuter les traitements curatifs.

 

Chirurgie prostatique

L’intervention chirurgicale est le traitement curatif le plus fréquemment préconisé. Généralement, elle consiste à enlever totalement la prostate ainsi que les vésicules séminales : on parle de prostatectomie radicale ou totale. Parfois, la prostatectomie est associée à un curage ganglionnaire (ablation des ganglions) si ceux-ci sont atteints.

Radiothérapie externe

La radiothérapie externe prostatique fait aussi partie des traitements fréquemment proposés face à un cancer de la prostate. Elle repose sur la destruction des cellules cancéreuses grâce à des rayonnements ionisants hyper focalisés sur la tumeur par différents faisceaux à travers la peau, de manière à épargner au maximum les organes et tissus avoisinants. Lorsque cela est nécessaire, les ganglions sont aussi irradiés.

L’irradiation est générée par un accélérateur de particules. La radiothérapie réduit le risque de multiplication des cellules tumorales.

Le traitement s’étale sur plusieurs semaines et se déroule tous les jours ouvrés. Les modalités pratiques, le protocole, la dose totale et les effets secondaires possibles sont expliqués au patient durant la première consultation.

Curiethérapie

La curiethérapie peut faire partie des traitements du cancer de la prostate. Elle est souvent combinée à de la radiothérapie externe, mais peut aussi être proposée seule. Ce traitement consiste également à irradier la tumeur avec des rayons ionisants, mais directement au contact de la tumeur, en interne, par des sources radioactives disposées dans la prostate (pose de grains d’or ou sources d’iridium). Il s’agit d’un traitement localisé capable de réduire les effets secondaires des organes voisins à risque, comme le rectum ou la vessie.

 

Hormonothérapie cancer de la prostate- hormonthérapie

L’hormonothérapie est également l’un des traitements de référence du cancer de la prostate. La croissance des tumeurs prostatiques est stimulée par les hormones masculines, surtout la testostérone. L’hormonothérapie vise à empêcher la stimulation des cellules tumorales par les hormones pour réduire ou stopper l’évolution tumorale.

Chimiothérapie

La chimiothérapie complète souvent une prise en charge thérapeutique par chirurgie, radiothérapie et hormonothérapie. Elle consiste à délivrer des principes actifs par voie orale ou par perfusion pour combattre les cellules cancéreuses du corps humain. Le traitement peut contenir un seul ou plusieurs médicaments de chimiothérapie associés entre eux, selon le type de tumeur, l’état de santé du patient et les autres traitements administrés.

Lorsque les traitements du cancer de la prostate sont terminés, votre équipe de soin met en place un suivi régulier avec des consultations alternées entre vos différents spécialistes (chirurgien, radiothérapeute, oncologue…) et des examens (comme des dosages du PSA) pour contrôler votre état de santé global et les éventuels signes d’une rechute de la maladie.